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Le producteur Dominique Boutonnat, auteur d'un rapport contesté, nommé à la tête du CNC

C'est bien Dominique Boutonnat, un producteur, qui va diriger le Centre national du cinéma. Les professionnels du cinéma avaient exprimé leur inquiétude face à la possible nomination de l'auteur d'un rapport controversé.

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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Des salles de cinéma à Mulhouse (19 avril 2019) (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

Le producteur Dominique Boutonnat, auteur d'un rapport controversé sur le cinéma, a été nommé à la tête du CNC (Centre national du cinéma) en conseil des ministres, en remplacement de l'ex-présidente Frédérique Bredin.

C'est "la première fois qu'un professionnel du cinéma est choisi pour diriger le CNC", souligne l'Elysée, précisant qu'"il devra mener à bien la transformation du CNC pour l'adapter aux bouleversements du secteur tout en respectant les fondamentaux du cinéma français".

Producteur de films à succès (Intouchables, Polisse, L'arnacoeur), Dominique Boutonnat est issu du sérail, là où le CNC a jusqu'ici été dirigé par de hauts fonctionnaires. Il est en train de se désengager de ses mandats et a cédé les parts de ses sociétés pour éviter tout conflit d'intérêt, a indiqué une source proche du dossier. Agé de 49 ans, il a travaillé dix ans chez l'assureur Axa, avant de se lancer dans le cinéma en 2005. Il est le frère de Laurent Boutonnat, compositeur attitré de Mylène Farmer.

Les professionnels du cinéma inquiets

La nomination de Dominique Boutonnat hérisse une grande partie du cinéma français, qui était vent debout contre l'arrivée de cet homme réputé proche du président Macron, avant même qu'il ne soit nommé

Plus de 70 cinéastes avaient exprimé leur inquiétude début juillet dans une tribune dans Libération. Parmi les signataires, on comptait notamment Jacques Audiard, Nicole Garcia, Arnaud Desplechin, Bertrand Bonello, Robin Campillo, Catherine Corsini, Michel Hazanavicius, Pascale Ferran, Cédric Klapisch ou Noémie Lvovsky. En cause : le rapport commandé par Bercy et le ministère de la Culture sur le financement du cinéma remis mi-mai par Dominique Boutonnat.

Un rapport critiqué par le milieu du cinéma

Tout en réaffirmant le rôle du CNC comme "régulateur", il y préconise de développer la part du financement privé dans le cinéma, via des fonds d'investissement et le développement de la blockchain, une technologie suscitant l'engouement.

Pour ses détracteurs, ce rapport qui parle de "rentabilité des actifs" et déplore parfois "une politique nataliste des oeuvres" (surproduction de films, ndlr) n'a d'autre ambition que de privilégier une logique commerciale au détriment de la créativité. Il met en péril, selon eux, le soutien au cinema d'auteur.

"Si Boutonnat était nommé à la tête du CNC (...), cela signifierait qu'il faudrait financer les films de Philippe Garrel et ceux de Franck Dubosc de la même façon, selon les mêmes critères économiques", avait commenté sur Twitter le producteur Saïd Ben Saïd.

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