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Le réalisateur Abdellatif Kechiche promet la sortie de nouveaux films lors d'une intervention huée par des féministes

Alors que la 42e édition du Cinemed à Montpellier a récompensé le réalisateur tunisien Youssef Chebbi, son compatriote, le cinéaste Abdellatif Kechiche, a été pris à partie par des femmes à l'occasion d'une mastreclass.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le réalisateur Abdellatif Kechiche à Montpellier le 28 octobre 2022. (PASCAL GUYOT / AFP)

La 42e édition de Cinemed, le festival du cinéma Méditerranéen à Montpellier, s'est refermé le 29 octobre. Dans le palmarès, L'Antigone d'or a été décerné à Ashkal, long métrage du Tunisien Youssef Chabbi, qui a également été décroché le Prix de la Critique BNP Paribas ainsi que le Prix JAM de la meilleure musique récompensant ainsi le travail du compositeur Thomas Kuratli. 

Ashkal évoque l'enquête policière après des immolations dans des immeubles en construction restés inachevés après la révolution du jasmin. Christophe Leparc, directeur de ce festival du cinéma Méditerranéen, a salué "la capacité du réalisateur à s'emparer des codes des films de genres pour raconter" sa société. 

Kechiche, le retour 

La Tunisie était aussi représentée avec la présence d'un invité d'honneur, le réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche. La veille de la clôture, il participait à une masterclass qui affichait complet. Il faut dire que le cinéaste s'est fait rare depuis trois ans. Lui qui a tourné dans le Languedoc trois de ses films dont La Graine et le Mulet, travaille activement à la sortie des deux derniers volets de sa trilogie Mektoub My Love. Mais la venue du réalisateur a suscité la colère de manifestants féministes.

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Abdellatif Kechiche à Cinémed {} (FTR)

Ophélie Bau, nommée aux César pour sa prestation dans le premier volet, Mektoub My Love-Canto Uno (2016), avait monté les marches mais s'était éclipsée avant la projection du film Mektoub My Love : Intermezzo. Le réalisateur, Palme d'or en 2013 pour La vie d'Adèle, ne s'était plus montré en public depuis cet épisode. On ignorait tout de l'état d'avancement du film, bien qu'il ait promis d'en modifier le montage pour écarter les plans qui gêneraient son actrice, comme de son troisième volet.

"Ils sont filmés, ils sont au montage, au remontage. J'y passe mon temps, depuis toutes ces années. Je n'ai fait pratiquement que ça : monter, remonter, essayer... J'espère bientôt la fin de Mektoub", a expliqué le cinéaste de 61 ans lors de cette masterclass.

"J'écris aussi des scénarios, mais je ne suis pas encore sûr de celui que je vais bientôt aborder en préparation, casting, etc...", a-t-il ajouté, suggérant qu'il tournerait probablement à nouveau dans cette région Occitanie où il "se sent bien".

Echanges soutenus

Avant et après cette master class, une vingtaine de personnes ont manifesté devant le palais des congrès pour dénoncer la venue du réalisateur, l'accusant de "sexisme" dans sa manière de filmer les femmes et dénonçant ses méthodes de travail qui s'apparenteraient à du harcèlement. "Le travail avec les acteurs et les actrices, ça se passe parfois merveilleusement bien, et puis parfois, ça peut aussi se passer très mal", a reconnu le réalisateur, en disant toutefois préférer que le "linge sale se lave en famille".

Revenant ainsi sur le déroulement de la projection de Mektoub My Love: Intermezzo à Cannes en 2019, il a affirmé qu'il "n'était pas conscient sur le moment de ce qui s'est passé" ce soir-là. "Je ne savais pas que les deux acteurs les plus concernés par le film étaient partis. Autrement, la projection n'aurait pas eu lieu", a-t-il assuré. Quelques militantes féministes l'ont alors interrompu depuis les rangs du public, en scandant "Ici aussi, on se lève et on se casse", en référence au départ fracassant d'Adèle Haenel lors des César 2020 après un prix remis à Roman Polanski.

Invitée à s'exprimer au micro, l'une d'entre elles a dénoncé sa venue, soulignant notamment qu'il avait fait l'objet d'une plainte pour agression sexuelle (classée sans suite en 2020). "Je pense que vous desservez la cause que vous êtes censée défendre", a répondu calmement le cinéaste. "On milite comme on veut", a répliqué la jeune femme.

"Je crois que les films que je fais ont parlé et que je n'ai pas besoin de faire de discours sur ces films pour [que l'on comprenne] que tout ce dont je suis accusé est proprement stupide", a ensuite soupiré le réalisateur.

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