Cet article date de plus de six ans.

Le réalisateur Peter Weir témoigne dans un procès pour espionnage au Cambodge

A la surprise générale, le réalisateur Peter Weir ("Le Cercle des poètes disparus") est intervenu jeudi dans un tribunal de la capitale du Cambodge Phnom Penh pour témoigner au procès du cinéaste australien James Ricketson ("Blackfellas"), accusé d'espionnage.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le réalisateur australien Peter Weir (2016)
 (MARCELLO MENCARINI / Leemage)

Ce dernier avait été arrêté en juin 2017 pour avoir fait voler un drone au-dessus d'un rassemblement du principal parti d'opposition au Cambodge, où il vit depuis plusieurs années. Accusé d'espionnage, il risque jusqu'à 10 ans de prison et ses demandes répétées de remise en liberté sous caution ont été refusées. Le réalisateur australien de 69 ans a toutefois eu droit à un témoin de marque le premier jour de son procès.

"Malheureux malentendu"

Son compatriote Peter Weir, plusieurs fois nommé aux Oscars et salué par la critique pour "The Truman Show" (1998) et "Le Cercle des poètes disparus" (1989), s'est faufilé incognito dans l'enceinte du tribunal municipal de Phnom Penh jeudi. Il a déclaré au juge qu'il avait rencontré James Ricketson en 1973 alors qu'il donnait des cours dans une école de cinéma et que le dossier contre son ancien étudiant n'était qu'un "malheureux malentendu".

"James est complètement non-violent mais il est toujours en train de filmer quelque chose", a-t-il déclaré. "Nous sommes des personnes étranges mais inoffensives". Le juge a fixé une nouvelle audience au 20 août.

"Il n'y a pas de témoin, pas de victime, pas de crime", a pour sa part affirmé James Ricketson à son arrivée au tribunal. "Je suis confiant car il n'y a pas de preuves".

Récidiviste

Ce n'est pas la première fois que le cinéaste est confronté à la justice cambodgienne. En 2014, il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis car il aurait menacé de diffuser des accusations selon lesquelles une église implantée au Cambodge avait vendu des enfants.

Quelques mois après l'arrestation de Ricketson, le principal parti d'opposition avait été dissout, dans le cadre d'une répression de l'opposition avant les élections législatives remportées par le parti au pouvoir de Hun Sen.

Plusieurs médias ont également été la cible des autorités. Radio Free Asia a dû cesser ses opérations et deux de ses journalistes ont été arrêtés, accusés des mêmes chefs que James Ricketson.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.