Le studio Weinstein dépose le bilan et lève le veto sur la parole des victimes
Dans un communiqué publié lundi soir, la direction du studio, The Weinstein Company (TWC), attaqué en justice par plusieurs victimes présumées d'Harvey Weinstein et criblé de dettes, a indiqué avoir déposé son bilan. Elle a ajouté avoir trouvé un accord avec une société d'investissement, Lantern Capital, pour la reprise "en substance de ses actifs et de ses employés", même si cet accord reste à confirmer par le tribunal des faillites.
"Même si nous avions espéré arriver à une reprise hors tribunal, le conseil d'administration est heureux d'avoir un plan qui permette de maximiser la valeur des actifs et de préserver le maximum d'emplois et de rendre justice aux victimes", a déclaré Robert Weinstein, cité dans le communiqué. Aucune information chiffrée n'a été donnée concernant cet accord de rachat.
Victimes d'Harvey Weinstein : fin des clauses de confidentialité
La TWC a aussi annoncé mettre fin "immédiatement" aux clauses de confidentialité signées à l'initiative de Harvey Weinstein, "dans la mesure où elles empêchaient de parler des individus ayant subi ou été témoin des abus sexuels d'Harvey Weinstein". "Personne ne doit avoir peur de s'exprimer ou être contraint de rester silencieux.""La société remercie les individus courageux qui ont déjà pris la parole. Vos voix ont inspiré un mouvement porteur de changement pour le pays et le monde entier." La TWC, prudente, ne dit pas combien d'accords de confidentialité ont ainsi pu être signés. Si une centaine de femmes ont déjà accusé Harvey Weinstein d'abus sexuels allant du harcèlement au viol, cette annonce rend d'autres révélations possibles.
Le procureur de l'État de New York, Eric Schneiderman, qui avait assigné la TWC en justice en février et empêché un accord de reprise de la TWC faute de dispositions suffisantes pour les victimes d'Harvey Weinstein, s'est réjoui de cette annonce. Cela "permettra à des voix qui ont été trop longtemps bâillonnées de pouvoir enfin être entendues", a-t-il réagi dans un communiqué, en soulignant que ses services resteraient impliqués dans le processus de faillite pour s'assurer de la bonne compensation et protection des victimes.
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