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Léa Drucker, multiple et juste, couronnée aux César

Léa Drucker, qui a remporté le 22 février, le César de la meilleure actrice pour son rôle dans le film choc sur les violences conjugales "Jusqu'à la garde" (4 César) est une comédienne discrète. "Je voudrais dédier cette récompense à toutes les Miriam, toutes ces femmes qui ne sont pas dans une fiction, qui sont dans cette tragique réalité", a déclaré l'actrice, très émue, en recevant son prix.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Léa Drucker reçoit son César 2019, février 2019
 (GettyImages)
Dans "Jusqu'à la garde", film sous tension sur les violences conjugales, l'actrice de 47 ans incarne une mère de famille fragile mais vaillante, qui tente de se reconstruire et de protéger son fils après une séparation avec un mari violent et toujours menaçant, incarné par Denis Ménochet. "Je voudrais dédier cette récompense à toutes les Miriam, toutes ces femmes qui ne sont pas dans une fiction, qui sont dans cette tragique réalité", a déclaré l'actrice, très émue, en recevant son César. "Je pense à toutes celles qui sont parties, celles qui veulent partir, celles qui ne partiront pas, celles qui auraient dû partir. Je pense à elles".
Cette blonde svelte est saissisante de justesse, sans en faire trop, dans la peau de cette femme aux aguets, qui balance entre peur, sidération et détermination. 
"J'ai écrit avec Léa Drucker en tête. Pour moi, elle se confond avec le personnage de Miriam, par son mélange de force et de fragilité, une femme très concrète qui ne s'abandonne jamais au pathos. Une femme sur laquelle la tempête est passée et qui doit se reconstruire dans la fuite", a expliqué Xavier Legrand.

Un sujet déjà abordé par l'actrice

L'actrice avait déjà joué en 2013 dans son court métrage "Avant que de tout perdre" avec Denis Ménochet, récompensé par le César du meilleur court métrage, qui décrit la journée où une femme décide de fuir son conjoint, avec ses deux enfants. Le réalisateur, qui envisageait d'abord de faire trois courts métrages sur ce thème, avant d'en fusionner deux dans un long, les a choisis à nouveau pour "Jusqu'à la garde". 
Ce rôle couronne pour la comédienne une carrière solide de presque trente ans au cinéma comme au théâtre et à la télévision.

Du comique au drame

Née le 23 janvier 1972 à Caen (Calvados), Léa Drucker est issue d'une famille de télévision : elle est la nièce de l'animateur Michel Drucker et du fondateur de M6 Jean Drucker, et la cousine de la journaliste Marie Drucker. Son père, Jacques Drucker, est professeur de médecine, tandis que sa mère est une ancienne enseignante d'anglais. Elle passe son enfance aux Etats-Unis avec ses parents, puis vit entre Lyon et Paris et découvre le théâtre au lycée.

Après des cours à l'Ecole de la rue Blanche, elle commence sa carrière au théâtre avec "Le Misanthrope" mis en scène par Roger Hanin (1994), et au cinéma avec "La Thune" de Philippe Galland (1991). Elle joue ensuite dans "Raï" de Thomas Gilou (1995), "Assassin(s)" de Mathieu Kassovitz (1997) ou "Mes amis" de Michel Hazanavicius (1999), et est nommée pour le Molière de la révélation théâtrale en 2001 pour "Danny et la grande bleue" puis en 2004 pour "84 Charing Cross Road".

Menant de front sa carrière au cinéma, tout aussi à l'aise dans le registre dramatique que dans le comique, elle joue dans "Chaos" de Coline Serreau, "Akoibon" d'Edouard Baer, "L'Homme de sa vie" de Zabou Breitman ou "Coluche, l'histoire d'un mec" d'Antoine de Caunes. Viennent ensuite dans les années 2010 "La Vérité si je mens! 3" de Thomas Gilou, "La Chambre bleue" de Mathieu Amalric, "Des nouvelles de la planète Mars" de Dominik Moll ou "Place publique" d'Agnès Jaoui.

A la télévision, elle campe l'énigmatique et ambiguë docteur Balmes dans les deux premières saisons de la série d'espionnage "Le Bureau des légendes". Elle sera à l'affiche prochainement de "Synonymes" de Nadav Lapid, couronné par l'Ours d'or à la dernière Berlinale, dans lequel elle incarne une hilarante professeure chargée d'enseigner la citoyenneté française à des candidats à la naturalisation. On la verra également dans "Roxane" de Mélanie Auffret, dans lequel elle incarne la femme d'un agriculteur qui se met en tête de jouer "Cyrano de Bergerac" avec ses poules.

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