Les studios Disney fêtent leur centenaire dans une exposition qui retrace leur épopée
Du garage familial où Walt Disney créa ses premiers dessins animés - son premier studio en 1923 -, à la série Star Wars diffusée sur sa plateforme Disney+, le géant du divertissement met en scène sa légende et ses succès dans une exposition multimédia retraçant cent ans d'histoire. La firme américaine célèbre ce double jubilé au fil d'une rétrospective présentée depuis cette semaine à Munich, première étape d'une tournée européenne.
Alice et Oswald
Devenu un empire du divertissement brassant des milliards de dollars, Disney veut convaincre qu'il n'a rien perdu de l'esprit des origines : son histoire est celle "d'un siècle d'aventure, de magie et d'imagination", affirment les organisateurs. Moyennant un ticket à 24,90 euros pour les plus de 9 ans - 28,90 euros le week-end -, les visiteurs de l'exposition accèdent à dix galeries thématiques mêlant image, son et texte.
Pour évoquer le passé, Disney est allé fouiller dans son fonds d'archives qui rassemble des milliers d'objets et documents : scénarios originaux, photos, accessoires de films, correspondance, articles commerciaux et des parcs à thème. Les organisateurs en ont sorti 250 pièces originales dont des costumes de Pinocchio ou Cruella, la boule à neige du film Mary Poppins, ou le premier ticket d'entrée du parc Disneyland.
Bien avant ces succès, Walter Elias Disney, un jeune dessinateur publicitaire de Kansas City, avait débuté en 1923 en réalisant une série de courts métrages muets mettant en scène Alice, une petite héroïne en chair et en os évoluant dans un univers de dessin animé. Cette série a marqué le lancement du studio d'animation Disney et la première pierre de la saga. Le contrat signé par Walt Disney pour la distribution de Alice's Wonderland est l'une des pièces de l'exposition. Puis ce fut Oswald le lapin, qui se transforma en Mickey en 1928.
"Steamboat Willie" : le premier Mickey
"Beaucoup d'enfants et de jeunes d'aujourd'hui ne comprennent pas que Walt Disney était une personne réelle", tant ses personnages ont fini par occulter leur créateur, note Becky Cline, directrice du fonds d'archive Disney. Ce centenaire est une "excellente occasion de raconter des histoires sur Walt Disney lui-même et de montrer que tous les fondements de l'entreprise ont commencé avec lui", poursuit-elle. Une vidéo grandeur nature visualisant le pionnier de l'animation accueille les visiteurs.
Mickey Mouse arrive sur les écrans trois ans après Alice, en 1928, rappelle l'exposition. Une page du script original de "Steamboat Willie" (un détournement de Steamboat Bill Jr. de Buster Keaton), premier dessin animé mettant en scène la célèbre souris dans le rôle d'un matelot, est également présentée. Le premier studio Disney était le garage de la maison de Walt, où il réalisait des courts métrages avec l'animateur Ub Iwerks, et l'aide de son frère Roy Oliver, son principal soutien et producteur. Ils sont restés de fidèles collaborateurs durant toute sa carrière.
A travers la galerie des personnages Disney, de Blanche-Neige aux Pirates des Caraïbes en passant par Cendrillon, le parcours lève un voile sur les coulisses de la fabrication des films. "Nous voulions faire quelque chose que tout le monde pourrait apprécier, que tout le monde comprendrait, quel que soit son âge ou son milieu culturel, les grands fans de Disney, comme ceux qui n'en savent pas beaucoup", explique Mme Cline.
"Vers l'infini et au-delà !"
Le parcours rappelle aussi comment la multinationale du divertissement a étendu son empire en avalant les studios Pixar, Marvel, la franchise Star Wars, qui font désormais partie intégrante de la "légende Disney". Le royaume enchanté est désormais un acteur majeur sur le marché disputé du streaming avec sa plateforme Disney+ aux 161 millions d'abonnés dans le monde. "Vers l'infini et au-delà" dirait Buzz l'Eclair, héros de la franchise Toy Story créée par Pixar.
L'exposition est à voir jusqu'en septembre dans la métropole bavaroise, un choix que Walt Disney n'aurait pas renié : c'est en s'inspirant du château de Neuschwanstein, édifice accroché à flanc de montagne, au sud de Munich, que le créateur américain a imaginé le palais de La Belle au bois dormant, devenu le logo du groupe.
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