Malgré les menaces, "Ramdam, le festival du film qui dérange" aura bien lieu
Le Ramdam festival, organisé du 20 au 27 janvier au complexe Imagix de Tournai, qui devait être annulé suite aux menaces d'attentat a finalement ouvert ses portes aux cinéphiles. Pour le président du festival Ramdam, Jean-Pierre Winberg, cette décision était illégitime, la programmation ne comportait pas "des films ayant trait spécifiquement au Jihad, à part Timbuktu".
Reportage : Mustapha Nezzari, Jean-Marc Vasco et Sophie Naumovitz
Les organisateurs du festival maintiennent que l'existence de Ramdam est essentielle. Eric Derwael, Commissaire général du festival Ramdam insiste : "Le cinéma a cette vocation de montrer les failles et les fractures de la société, et en montrant ce cinéma là c'est un point de départ pour le débat et la discussion" Autocensure
En Belgique, la décision de fermer le cinéma avait suscité bien des critiques. Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon avait alors déploré ces décisions dictées par la peur. "C'est de l'autocensure. Je ne vais pas intervenir, c'est leur liberté mais intellectuellement, je trouve ça dommage", avait-t-il déclaré dans un entretien au quotidien Le Soir. "D'après moi, ce n'est pas nécessaire (d'annuler). Cela revient à dire qu'il suffit de brandir des menaces pour que la société se censure. Notre démocratie est le meilleur système politique du monde, nous devons nous défendre contre les menaces, mais pas par l'autocensure", avait-t-il ajouté.
Le risque zéro n'existera jamais
"Je comprends très bien que les gens sont inquiets. Le risque zéro n'existera jamais. On a prouvé que nos services sont attentifs et capables d'intervenir avant les attaques. La police et l'armée dans les rues sont là pour défendre les citoyens et les institutions", avait-t-il assuré. "Mais je suis très attentif. Je n'ai pas envie d'une société inquiète, qui panique."
Timbuktu
Le Ramdam Festival "a donné la parole à des sensibilités plurielles et a prôné des valeurs d'ouverture sur le monde, de dialogue, de tolérance, de liberté et d'échange" depuis sa création en 2011, ont rappelé ses organisateurs.
La programmation a prévu en "coup de coeur" la projection du film Timbuktu, film magistral d'Abderrahmane Sissako sur la vie quotidienne à Tombouctou occupé par les islamistes, premier film mauritanien candidat à l'Oscar du meilleur film étranger. Le gouvernement belge a relevé la semaine dernière le niveau d'alerte terroriste sur l'ensemble du territoire, après un raid contre un groupe armé prêt à passer à l'action.
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