#MeToo : "Une œuvre, si grande soit-elle, n'excuse pas les éventuelles fautes de son auteur", déclare le ministre de la Culture
Franck Riester a insisté sur les particularités des métiers du 7e art "où le corps et l'intime sont très souvent en jeu". Il a aussi fait référence à Adèle Haenel et à un haut fonctionnaire du ministère de la Culture, poursuivi pour agression sexuelle.
Des phrases qui sonnent comme une prise de position en plein mouvement #MeToo. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a estimé qu'une œuvre, "si grande soit-elle, n'excuse pas les éventuelles fautes de son auteur". Il a prononcé cette phrase dans un discours, jeudi 14 novembre, à Paris, lors des Assises de la parité et de la diversité au cinéma. Franck Riester ne nomme jamais Roman Polanski, mais ses propos semblent clairement faire référence au réalisateur franco-polonais, visé par une nouvelle accusation de viol, de la part d'une photographe française, et dont le dernier film, J'accuse, est sorti mercredi.
"Le talent n'est pas une circonstance atténuante ; le génie, pas une garantie d'impunité", a insisté Franck Riester. Il a aussi mis en garde contre le "tribunal de l'opinion" et s'est exprimé sur la présomption d'innocence.
Le talent n’est pas une circonstance atténuante ; le génie, pas une garantie d’impunité. #Assises5050 pic.twitter.com/Vn8hm1jFSn
— Franck Riester (@franckriester) November 14, 2019
Lorsque des voix s’élèvent pour briser le silence, il faut les écouter.
— Franck Riester (@franckriester) November 14, 2019
La présomption d’innocence est un principe fondamental de notre République. Mais je refuse qu’elle s’accompagne d’une présomption de mensonge pour les victimes. #Assises5050
"Du temps et du courage pour parler"
Le 7 novembre, le ministre de la Culture avait déjà salué le courage de l'actrice Adèle Haenel, qui a accusé le réalisateur Christophe Ruggia d'"attouchements" et de "harcèlement" quand elle était adolescente. Il a marqué une nouvelle fois jeudi son soutien à "toutes celles qui osent briser le silence", sans pour autant la nommer.
Il faut du temps et du courage, pour parler.
— Franck Riester (@franckriester) November 14, 2019
Pour oser défier l’omerta.
Pour mettre des mots sur des traumatismes enfouis.
Pour aller à l’encontre du sentiment que certains sont intouchables parce que leurs œuvres les protègent.#Assises5050
"Une seule voix, parfois, peut faire toute la différence", a souligné Franck Riester, dont le ministère a été touché par "les agissements innommables de l'un de ses anciens hauts fonctionnaires" qui a humilié des femmes en les poussant à uriner devant lui et en les photographiant. L'homme est poursuivi notamment pour agression sexuelle. Cette affaire au ministère "est révélatrice de l'omerta qui a longtemps prévalu en matière de violences sexistes et sexuelles", a ajouté le ministre de la Culture.
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