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"Mobile homes" la dérive d'une mère loin du rêve américain

La Quinzaine des Réalisateurs a inscrit à son programme 2017 "Mobile homes", un film canadien et français de Vladimir de Fontenay. La dérive sans espoir d'une jeune femme sans attaches ni domicile et de son fils de 8 ans dans l'Amérique des trafics et de la pauvreté.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Imogen Poots et Frank Oulton dans "Mobile Homes"
 (Incognito films)

C'est à la fois la richesse et la marque de la Quinzaine des Réalisateurs. Cette section parallèle du festival de Cannes crée aux lendemains de mai 1968, privilégie le cinéma indépendant et nous montre souvent l'envers des décors. Dans "Mobile homes", ce sera l'envers du décor du rêve américain. Ali et Evan sont des anti-héros, les exacts opposés des personnages de Fitzgerald. Aucun glamour, pas d'argent, des soucis immédiats de survie et des fantasmes de réussite qui ne reposent sur rien. Ali (Imogen Poots) est une jeune femme sans attache, sans domicile mais avec un enfant de 8 ans, Bone (Frank Oulton) qui l'accompagne partout dans sa dérive. Elle vit de trafics et de cambriolages avec son ami Evan (Callum Turner), beau garçon sans aucune envergure qui n'hésite pas à mêler le petit garçon à tous ses trafics. 

Entre combats de coqs, trafic de cocaïne et casse minable, Ali se rend compte que son fils et en danger et tente d'échapper à l'emprise d'Evan. 

On ne connait pas le passé des personnages. On les prend là où ils sont, pour les laisser une heure quarante plus tard là où ils sont arrivés. C'est à dire pas beaucoup plus loin. Tout juste apprend-on au détour d'une conversation que l'enfant est né "à l'arrière d'un camion". Ce qui laisse ouverte l'imagination quant au parcours de ces personnages. Une fois encore, se dit-on, l'Amérique (et celle-ci était encore celle d'Obama) n'est décidément pas tendre avec ses losers.
 

Vladimir de Fontenay, Imogen Poots, Frank Oulton et Callum Turner à Cannes le 21 mai 2017
 (Jean-François Lixon)

Déjà un court métrage

"Mobile homes" était déjà le titre d'un court métrage que Vladimir de Fontenay avait tourné en 2013 sur la même trame, avec d'autres comédiens. Pour ce second long métrage, il a choisi la même histoire. Si le rythme, le jeu des comédiens, la mise en image sont parfaits, on peut regretter que le scénario n'ait pas été davantage musclé en passant du court au long. 

Il a reçu une très longue ovation lors de sa première projection cannoise. 

Callum Turner à Cannes le 21 mai 2017
 (Jean-François Lixon)


"Mobile homes"
Film canadien et français de Vladimir de Fontenay
avec Imogen Poots, Callum Turner, Frank Oulton
1h41
date de sortie inconnue  

Synopsis

Ali et Evan sillonnent les routes entre les Etats-Unis et le Canada. Ils utilisent Bone, le fils d’Ali, âgé de huit ans, dans leurs trafics. Le jeune couple vit de plus en plus dangereusement. Tous rêvent pourtant d’un refuge, d’un foyer, mais leur fuite inexorable les entraîne sur un chemin qu’ils n’avaient pas prévu... Pour trouver sa place, Ali aura à faire un choix entre la liberté et sa responsabilité de mère.

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