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Mort à 100 ans d'Artur Brauner, mémoire cinématographique de la Shoah

Il avait survécu à l'extermination des juifs de Pologne en se réfugiant avec les siens en Union soviétique.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le producteur allemand Arthur Brauner à Berlin en Allemagne, le 18 juillet 2016 (KARLHEINZ SCHINDLER / ZB)

Artur Brauner, producteur allemand aux plus de 300 films, dont plusieurs grands succès consacrés à la mémoire de la Shoah, comme Europa, Europa, est mort le 7 juillet à Berlin à l'âge de 100 ans. 

"L'Allemagne perd un de ses producteurs de cinéma les plus importants de l'après-guerre", a indiqué la secrétaire d'Etat à la Culture, Monika Grütters. "Voir qu'un Juif polonais persécuté émigre ainsi après la guerre dans le pays des assassins de sa famille, pour produire des films et participer à la reconstruction démocratique de l'Allemagne, est un grand cadeau pour notre pays", a-t-elle dit.

Il a produit en 70 ans, plus de 300 films

Né le 1er août 1918 à Lodz ce fils d'un marchand de bois avait survécu à l'extermination des juifs de Pologne en se réfugiant avec les siens en Union soviétique. Artur Brauner avait émigré à Berlin après la guerre et fondé la société de production cinématographique CCC, dans le secteur américain de la ville. Une autre partie de sa famille a émigré en Israël. Grand admirateur de Fritz Lang, il a produit en 70 ans, plus de 300 films, dont plusieurs à succès, comme la série de western allemands sur le héro amérindien Winnetou.

Ces productions très rentables lui ont permis de financer des films sur l'histoire de l'Holocauste, l'obsession de toute une vie pour ce rescapé et un thème qui n'est arrivé que tardivement sur les écrans allemands. Parmi les films qui ont marqué le public et la critique: Europa, Europa sur un orphelin juif qui se retrouve au coeur de l'élite nazie (1990) ou encore La Rose Blanche (1982) sur le réseau de résistants allemands.

En 1972, le film qu'il avait co-produit Les Jardins des Finzi-Contini, sur la jeunesse juive dorée italienne à l'aube de la seconde guerre mondiale et des percussions, avait reçu l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

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