Mort de Guy Marchand : l'acteur en quatre films et une série inoubliables

A la fois chanteur, musicien de jazz et acteur, Guy Marchand restera à jamais pour les (télé)spectateurs le détective Nestor Burma de la série créée d'après le personnage de Léo Malet. Sans oublier, tout de même, certains grands seconds rôles du grand écran restés célèbres, comme celui de l'impétueux inspecteur Belmont de "Garde à vue".
Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
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Guy Marchand en novembre 1989 sur le tournage de la série "Nestor Burma", ici l'épisode "L'homme au sang bleu". (FRANÇOIS PUGNET / SYGMA)

Guy Marchand s'est éteint vendredi 15 décembre à 86 ans. C'était un artiste touche-à-tout, vagabondant, au gré de ses envies et de ses rencontres, entre musique et comédie. Acteur, il était constamment habité par un savoureux mélange d'activité et de légèreté, et a mené une carrière prolifique au cinéma, comme à la télévision, aux côtés des plus grands. Voici quelques-uns de ses rôles inoubliables. 

"Nestor Burma", la série

L'aventure de Nestor Burma commence pour Guy Marchand avec le film Nestor Burma, détective de choc, de Jean-Luc Miesch (1982), dans lequel le rôle-titre est tenu par Michel Serrault. A partir de 1991 et jusqu'en 2003 Guy Marchand reprendra ce rôle dans la série télévisée diffusée sur Antenne 2, puis France 2. Pour les téléspectateurs, il est indissociable de son rôle d'enquêteur au chapeau sombre et à la cravate dénouée. "Nestor Burma, c'est moi, le courage en plus. Je suis beaucoup plus timoré que lui dans la vie", racontait-il à l'AFP en 2000. 

Léo Malet lui-même, qui à la fin de sa vie avait vu la série s'éloigner de plus en plus de l'intrigue de ses romans, restait très attaché à l'acteur et lui avait confié : "Toi, tu es mon Nestor Burma". Guy Marchand poussait loin la nonchalance de l'enquêteur solitaire, revenu de tout, se frottant au vice et au crime, quand il navigue entre l'argot des gangsters venus des faubourgs et les fortunes des beaux quartiers. "Il ne s'est jamais embourgeoisé. (...) C'est un garnement. Mais tout ce qu'on me reprochait avant, au niveau de la provocation, c'est ce qu'on me demande de faire aujourd'hui", racontait-il après quelques années de tournage.

"Cousin, cousine" (1975)

Ce long-métrage de Jean-Charles Tacchella devenu culte, qui fit un triomphe en France mais aussi aux Etats-Unis, égratigne avec humour la sacro-sainte famille, puisqu’il raconte une histoire d’adultère heureuse et assumée née entre une jeune femme et son cousin. Une histoire heureuse, sauf pour les conjoints délaissés, dont Pascal, dragueur lourdingue impénitent incarné par un Guy Marchand au sommet de son art, entouré des excellents Marie-France Pisier, Marie-Christine Barrault et Victor Lanoux.

"Garde à vue" (1981)

Le soir du 31 décembre, un notaire respectable (Michel Serrault) est convoqué au commissariat pour  témoigner sur l'assassinat et le viol de deux petites filles. Il est aussitôt mis en garde à vue par deux inspecteurs persuadés de sa culpabilité : inoubliables Lino Ventura et Guy Marchand. En flic impulsif dans ce film de Claude Miller, Marchand gagne ses galons avec le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1982. "Ça m'a donné un peu d'autorité dans le métier car on ne me prenait pas au sérieux comme chanteur de variété !", dira-t-il. 

"Dans Paris" (2006)

Dans ce film, Christophe Honoré offre à Guy Marchand l'un de ses plus beaux rôles depuis longtemps. Il y donne la réplique à Romain Duris et à Louis Garrel, qui jouent ses deux fils. Le premier est revenu vivre chez son père après une douloureuse rupture et s'enfonce dans la dépression. Le second enchaîne les histoires sentimentales pour mieux dissimuler son mal-être. Au milieu, le père, Guy Marchand, traîne en robe de chambre et tente de consoler son petit monde. Ce rôle lui vaudra une nomination aux César (Meilleur acteur dans un second rôle).

"L'arbre et la forêt" (2010)

L'Arbre et la Forêt est un film dramatique français réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau, sorti en 2010. Il s'inspire en grande partie de la déportation et de la vie d'un homosexuel alsacien, Pierre Seel (qui prend le nom de Frédérick Muller dans le film, interprété par Guy Marchand), interné dans le camp de Schirmeck. Evoquant ce thème longtemps tabou et peu porté à l'écran, ce film a remporté le Prix Jean-Vigo avant d'être présenté à la Berlinale en 2010. 

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