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Mort de Jean-François Stévenin : de Lons-le-Saunier à Prénovel, sur les traces de l'acteur jurassien

L'acteur et réalisateur s'est éteint à Paris mardi 27 juillet, à l'âge de 77 ans. Comédien dans une centaine de films, Jean-François Stévenin a aussi réalisé trois films cultes (Passe montagne, Double messieurs et Mischka). Il laisse dans son Jura natal de nombreux souvenirs.

Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sur le tournage de "Passe montagne" dans le Jura en 1977 (archives, France 3 Franche-Comté)

De Prénovel à Chaux-des-Prés dans le département du Jura, la nouvelle s'est vite répandue : Jean-François Stévenin (L'Argent de poche, Le Pacte des loups...) n'est plus. Dans la vallée, tout le monde est un peu orphelin. Car l'acteur et réalisateur avait gardé un lien très fort avec les gens du pays, il revenait souvent sur ses terres près de Lons-Le-Saunier où il est né en 1944.

Son souvenir est partout

"Quand il venait chez lui, il venait à l'épicerie. Ça fait drôle, je ne savais pas qu'il était malade, il nous l'avait pas dit, témoigne Céline Masse, gérante de la petite épicerie de l'école de Chaux-des-Prés. Quand il venait ici, il était tellement content, il discutait, il faisait ses photos. Ça fait drôle quand même", répète-t-elle visiblement émue.

Jean-François Stévenin
Jean-François Stévenin Jean-François Stévenin

Dans le village, son souvenir est partout où les yeux se posent. Derrière les denrées de l'épicerie, par exemple, se cachent les murs de l'ancienne école, l'un de ces décors impromptus qu'il traverse avec Jacques Villeret, son complice dans Passe montagne, l'un des trois films que l'acteur a réalisé. L'histoire d'un architecte parisien dont la Mercedes tombe en panne en plein coeur du Haut-Jura. Un road movie improbable, pétri de rencontres et de bienheureux hasards.

Une authenticité qui façonne les films cultes

François Piard dit Fred, ami du cinéaste, avait prêté son petit chalet de Prénovel pour le tournage. C'était en 1977. "Il a fait des kilomètres de pellicule, se souvient le retraité qui, comme deux de ses frères, a joué dans le film cette année-là. Il attendait toujours qu’on soit un peu chaud avant de commencer à tourner. Et quand il voyait que c’était à peu près le moment, hop, tac, en route. C’est vraiment du nature comme on dit." 

Rien d'écrit, tout en improvisation. Même la dispute de fin de soirée. C'était ainsi. L'équipe de tournage faisait avec les moyens du bord, une authenticité qui façonne les films cultes. Interviewé sur le tournage Jean-François Stévenin reconnaissait qu'à l'époque, le projet était risqué : "On sait de moins en moins pourquoi les films ne marchent pas. Quand, c’est un premier film et que c’est un scénario que j’ai écrit moi, ça fait beaucoup de risques sur une seule personne. Et il y a peu de gens disposés à les prendre. Le film entier est une espèce de pari." 

J'ai dit ce film, on le verra jamais, au vu des conditions et des finances. On n’a pas vu de rushs, rien.

François Piard dit Fred

ami de Jean-François Stévenin

Passe montagne a finalement été sélectionné à Cannes et Fred s'est même rendu sur la Croisette avec sa femme. "J'ai signé un autographe", raconte-t-il avec fierté.

Pendant le tournage, Jean-François Stévenin a fait l'acquisition d'une maison, à Grande Rivière, son refuge de saison. Il devait y revenir cet été.

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