Mostra de Venise : la Française Alice Diop doublement récompensée pour son film "Saint-Omer"
Elle a remporté samedi le Grand Prix du Jury et le prix du premier film pour sa première fiction inspirée d'un fait divers et du procès qui a suivi.
La cinéaste française Alice Diop a fait un doublé, samedi 10 septembre, à Venise. Elle a remporté le Grand Prix du Jury et le prix du premier film pour sa première fiction, Saint-Omer.
"Je n'ai plus les mots", a déclaré la cinéaste, très émue, en recevant son prix et en mettant en avant son combat féministe, en particulier celui "des femmes de couleur" : "Le silence ne nous protègera pas. Nous ne nous tairons plus", a-t-elle promis.
"Nous ne nous tairons plus." - Le puissant discours d'Alice Diop, Lion d'argent (Grand Prix du Jury) avec "Saint Omer".#BiennaleCinema2022 #Venezia79 pic.twitter.com/cCR0JiZ0YE
— CANAL+ (@canalplus) September 10, 2022
Interroger notre "rapport à la maternité"
Inspiré d'une histoire vraie de procès pour infanticide, Saint-Omer cherche à explorer "la grande question universelle" de notre "rapport à la maternité". La réalisatrice, jusqu'ici spécialisée dans le documentaire, César 2017 pour son court-métrage Vers la tendresse, a confié pendant le festival avoir utilisé "un fait divers d'apparence sordide pour aller questionner quelque chose de beaucoup plus vaste, qui est le rapport que toutes les femmes et tous les hommes ont avec la maternité".
Laurence Coly, la protagoniste du film interprétée par Guslagie Malanda, est une immigrée sénégalaise accusée d'avoir tué son bébé de 15 mois en l'abandonnant sur une plage du nord de la France, à marée montante.
Le film se concentre sur le procès, auquel Alice Diop a assisté. "J'ai été obsédée par cette histoire dès le départ (...) j'ai vraiment été très bouleversée, sidérée, traversée par beaucoup de choses assez intimes sur mon rapport à la maternité", a-t-elle confié. Le film sort en France le 23 novembre.
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