Ne laissez pas internet vous gâcher "The Dark Knight Rises"
FRANCE - Spoilers partout, impatience et abondance de critiques : trois conseils pour ne pas ruiner votre prochaine sortie ciné.
Retour en janvier 2009. Christopher Nolan savoure encore le succès de The Dark Knight, carton absolu de l'année précédente, que les premières rumeurs fleurissent concernant la suite et fin de sa trilogie. Depuis début juillet, l'emballement médiatique a pris des proportions inédites. FTVi vous dit comment gérer ces quelques heures qui vous séparent de la sortie de Batman : The Dark Knight Rises.
1/ Apprendre à vivre avec les "spoilers"
Connaître des éléments clés (voire la fin) d'une intrigue avant d'avoir mis le pied dans la salle est un cauchemar de cinéphiles. La menace de gâcher (to spoil en anglais, à l'origine du néologisme "spoiler") le suspense permet de mesurer l'attente autour d'une sortie. Après avoir distillé des indices au compte-gouttes depuis la parution en juillet 2011 de sa première bande-annonce, Warner a massivement dévoilé au début de ce mois-ci des éléments clés de l'intrigue, indiquait alors le magazine Première.
Projections réservées à la presse, avant-premières américaines jeudi soir… Depuis quelques jours, les spoiler alerts ont inondé les blogs et réseaux sociaux. Des rumeurs enfouies depuis plus de deux ans dans les tréfonds de l'internet, comme le retour du personnage de Ra's Al Ghul, interprété par Liam Neeson, ou une apparition de l'Epouvantail (Cillian Murphy), réapparaissent dans les médias les plus fiables, forçant les fans à traquer les critiques garanties sans révélation de l'intrigue. Un conseil : éviter les forums et réseaux sociaux en général, suggère The Daily Dot (en anglais) après que plusieurs de ses collaborateurs ont appris à leurs dépens que "bip" se "bip" contre "bip" jusqu'à ce que "bip".
Alors forcément, quand le présentateur vedette David Letterman balance en direct, sur le ton de la blague, que Batman meurt, les fans se fâchent sur Twitter et Anne Hathaway (Selina Kyle/Catwoman) tombe virtuellement de sa chaise.
Dans cette chronique publiée mardi sur le site du quotidien britannique The Guardian et jugée beaucoup trop explicite, les commentaires illustrent le désarroi des internautes, au plaisir indéniablement gâché. "Si le Guardian devait commenter L'Empire contre-attaque, il écrirait : 'bons effets spéciaux. Le meilleur moment est quand on apprend que Dark Vador est le père de Luke'", chambre l'un d'eux.
2/ Se méfier des analyses non cinématographiques
L'impatience peut altérer votre jugement. A l'approche de la sortie américaine du film, la quête de signes ne s'est pas arrêtée aux portes de l'univers cinéphile. Enclins à dénoncer la soi-disant propagande libérale menée par Hollywood, les républicains ont également pris très au sérieux cette ultime aventure de Batman. Pour l'animateur radio ultraconservateur Rush Limbaugh, The Dark Knight Rises est sans aucun doute une œuvre pro-démocrate, a rapporté L'Express. Pourquoi ? Parce que, parmi la floppée d'ennemis que compte l'alter ego de Bruce Wayne, les scénaristes ont opté pour… Bane. Soit l'homonyme de Bain, le nom du fonds d'investissement jadis dirigé par le candidat républicain à la présidentielle, Mitt Romney. Si Bane = Bain, Romney = méchant. CQFD.
Démentie par le créateur du personnage, Chuck Dixon, lui-même conservateur, l'analogie a attisé l'esprit des amateurs de complots, certains allant jusqu'à noter qu'il y a bien un air de ressemblance entre "l'obscur vengeur" ("dark avenger") et "le président noir" Barack Obama, lui-même "reclus dans la Maison Blanche" comme Wayne dans son manoir.
3/ Se méfier (aussi) des analyses cinématographiques
Outre l'hystérie relative à la traque du spoiler, le phénomène The Dark Knight Rises a permis d'apprécier les réactions disproportionnées de certains fans, confrontés aux avis critiques de certains blogueurs. Pour avoir publié le 16 juillet un billet mitigé sur le blog Hollywood and Fine (en anglais), l'Américain Marshall Fine a reçu des menaces de mort, a révélé le site cinéphile canadien The Screening Room (attention, 'spoiler alert' dans cet article en anglais).
Sur le site RottenTomatoes.com, qui compile les critiques cinématographiques, les modérateurs ont été contraints de désactiver les commentaires sur l'article concerné face à la brutalité des réactions, certains internautes disant vouloir plonger l'auteur dans le coma "après l'avoir battu avec un tuyau d'arrosage", d'autres préférant le voir "périr par le feu", relate le site Toronto.com.
Pour rester dans l'ambiance sans se faire polluer par l'avis des professionnels, deux possibilités : télécharger l'application iPhone pour se plonger dans Gotham City grâce à la musique d'Hank Zimmer - une expérience réaliste, assure Mashable (lien en anglais). Et regarder les deux premiers volets, même si, de l'avis quasi-général de la presse spécialisée française, ici interrogée par Vodkaster, rien ne vaut… l'épisode précédent.
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