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Nicolas Cage en Superman, le blockbuster auquel vous avez échappé

Abandonné par les studios Warner Bros, le projet "Superman Lives" fait l'objet d'un documentaire qu'il reste encore à financer.

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Cage, au 70e festival du film de Venise (Italie), le 30 août 2013.  (ALESSANDRO BIANCHI / REUTERS)

Superman Lives n'a pas survécu aux aléas de la vie hollywoodienne. Projet réunissant l'acteur Nicolas Cage, le réalisateur Tim Burton et le scénariste Kevin Smith, il a été lancé puis abandonné au milieu des années 1990 par la Warner. Un documentaire, intitulé Superman Lives : que s'est-il passé ?, raconte l'histoire de ce blockbuster avorté.

Le réalisateur du documentaire consacré à ce projet, Jon Schnepp, a recueilli de nombreux témoignages et collectionné le moindre extrait de story-board et autres anecdotes pendant une décennie. Ne lui restait plus qu'à amasser assez d'argent (85 000 euros) pour produire son film. Au risque de ne pas voir le jour, comme son illustre sujet.

L'occasion pour francetv info de revenir sur ce que l'on sait du Superman auquel nous avons (hélas) échappé.

Nicolas Cage dans le rôle titre (et avec un mulet)

Au milieu des années 1990, Nicolas Cage n'est pas encore moqué pour sa capacité à accepter toutes les propositions qui s'offrent à lui. Il n'est même pas encore devenu l'acteur le plus détourné d'internet. A l'époque, il n'est que Nicolas Cage, superstar plus "bankable" que jamais après les cartons de Rock (1996), des Ailes de l'enfer (1997) et de Volte/Face (1997). Choisi pour incarner un Superman aux longs cheveux noirs, l'acteur a même réalisé des essais de costume, nous apprend la bande-annonce. Le résultat : un super-héros décalé et étrangement charismatique (saluons l'audace des producteurs, prêts à renoncer à l'esthétique "mâchoire carré" et "accroche-cœur sur le front").

"Est-ce que j'avais songé à mon interprétation ? Oui", explique l'acteur dans une interview à Metro (en anglais). "Et je peux vous assurer qu'elle aurait été culottée." Un peu trop ? "Peut-être que Warner Bros ont eu peur parce qu'ils se sont retrouvés face à deux artistes [le réalisateur Tim Burton et lui-même] qui n'avaient pas peur de tenter des choses", se demande celui qui attendra 2007 pour incarner un héros de comics, The Ghost Riders.

Une réalisation de Tim Burton (avec du Batman dedans)

Au fil de ces films, Tim Burton s'est créé un univers inimitable. (Si ce n'est par lui-même, estiment ses détracteurs.) Mais au milieu des années 1990, il vient de prouver qu'il savait mêler sa fantaisie esthétique à des univers pré-existants, grâce à un autre super-héros : Batman. Réalisateur de Batman (1989) et de Batman : le défi, l'Américain parvient à imposer sa vision au studio, réticent notamment sur le choix de son acteur principale, Michael Keaton. Nul doute qu'un Superman burtonien aurait également tenu ses promesses. D'autant plus qu'"il aurait été cool de voir comment Burton aurait imaginé Krypton", où devait se dérouler la scène d'introduction, concède le site Blastr (en anglais).

Ce Superman, abandonné par Warner, devait d'ailleurs recevoir la visite de Batman, de nouveau incarné par Michael Keaton. Et ce près de 20 ans avant Batman vs Superman de Zack Snyder, attendu pour 2016. Visionnaire ?

Un scénario signé Kevin Smith

Sous la plume du scénariste américain Kevin Smith, fan inconditionnel de super-héros, le Superman de Burton est considéré par les adorateurs de l'enfant de Krypton comme l'un des plus fidèle au mythe qu'est devenu le super-héros. Le film avait la spécificité de se concentrer sur la mort puis sur la résurrection de Superman, avec Brainiac, dans le rôle du principal "méchant". De quoi mettre l'eau à la bouche de fans. Car ce Superman aurait été, avant tout, une œuvre de geeks, pour des geeks, par des geeks. Des spectateurs exigeants qui pourront au moins se délecter de l'histoire d'un fiasco, telle que racontée par Smith lui-même à l'occasion de cette conférence datée de 2009.  

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