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Nicole Garcia explique sa vocation d'actrice et de réalisatrice à Montevideo

Invitée des Avant-Premières, le cycle de cinéma français organisé en Argentine à Montevideo et à Buenos Aires début avril, Nicole Garcia s’est exprimée sur sa vocation d’actrice, puis de réalisatrice, confiant qu’à partir de 40 ans, en passant derrière la caméra, elle a eu "envie de faire tomber le masque".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Nicole Garcia (2017)
 (Maria Laura Antonelli/AGF/SIPA)

Féministe

Invitée pour présenter son film "Mal de pierres", projeté en compétition au dernier festival de Cannes avec Marion Cotillard, elle a déclaré qu’elle considérait ce long métrage comme sa création "la plus personnelle". Nicole Garcia est connue en Amérique du Sud notamment pour "Place Vendôme" (1998) et "L'adversaire" (2002). La veille de l'entretien avec l’AFP, elle avait rempli la salle de projection avec son dernier film, avant d’être ovationnée par le public.
Commentant la place des réalisatrices dans le cinéma, Nicole Garcia "refuse complètement de penser que les femmes réalisatrices peuvent avoir un regard différent. Je me définis comme féministe. Je crois que les femmes n'ont aucun intérêt à ce qu'on les enferme dans un cinéma dit de femmes", a-t-elle lancé.

"Jusqu'à présent, celui qui a le mieux parlé des femmes, c'est Ingmar Bergman, qui a sondé quelque chose de la psyché des femmes, de leurs contradictions", ajoute-t-elle.

La réalisatrice a senti très tôt qu'elle ne pourrait pas vivre sa vie si elle ne faisait pas appel à l'imaginaire. Elle raconte que son envie d'être actrice lui est venue telle une vocation à l'âge de 13 ans, alors qu'elle rentrait du collège.
Nicole Garcia à Montevideo en avril 2017
 (MIGUEL ROJO / AFP)

Tomber le masque

"Qu'est-ce que je cherchais à réparer de ma vie ? Des choses d'enfance, sûrement, j'avais besoin de sortir de l'ombre et rentrer dans la lumière, de marcher à côté d'un imaginaire", dit-elle. En tant qu'actrice, Nicole Garcia a travaillé avec de nombreux réalisateurs, d'Alain Resnais à Claude Sautet, en passant par Claude Lelouch, Bertrand Tavernier et Laurent Heynemann.

"Je suis sortie de l'enfance en pensant que je ne pouvais pas parler en mon nom propre. Et comme je voulais parler, je me suis dit que  j'arriverais à le faire au travers d'un masque. J'étais très heureuse de jouer. Et, à un moment de ma vie, j'ai eu envie de faire tomber le masque et parler par ma voix", décrit Nicole Garcia. Depuis "Un week-end sur deux" en 1990, cette figure du cinéma français a tournéhuit longs-métrages, dont trois ont été sélectionnés à Cannes ("L'adversaire", "Selon Charlie" et "Mal de pierres").
"Justement, le grand bénéfice que j'ai trouvé en devenant cinéaste par rapport à mon statut d'actrice c'était de me libérer d'un déterminisme du sexe. Ça a été une magie à 40 ans de découvrir l'univers de la mise en scène".

"Les femmes ont mis du temps à prendre le cinéma des mains des hommes, et c'est vrai du cinéma comme de tous les autres arts (...) Je pense qu'on ne peut pas exiger de la parité en art", estime la réalisatrice. Pourtant, dès la naissance du cinéma (1895), une femme française s’est distinguée, dès 1896, comme première cinéaste au monde. Alice Guy (1873-1968) fut d’abord réalisatrice, puis créatrice de la société de production Solax Film Co en 1910.
Alice Guy (1873-1968), réalisatrice et productrice
 (Archives du 7eme Art / Photo12)
Il est toutefois vrai, comme le souligne Nicole Garcia, qu’"Il y a moins de cinéastes femmes. Mais elles réussissent et, si elles le font avec des œuvres intéressantes, elles seront reconnues au même titre que les hommes. Il faut se battre, mais pas se victimiser".

Parfois attaqué pour ne pas laisser assez de place aux femmes dans ses sélections officielles, le Festival de Cannes, dont on vient de connaître la programmation 2017, a inversé la vapeur, en sélectionnant douze réalisatrices cette année. Thierry Frémaux, Délégué général du Festival, a rappelé sur France Inter à ce titre que les femmes représentent 7% de la profession au niveau mondial et que la sélection cannoise l’élève à 12% des cinéastes sélectionnés.

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