Le CNC change son mode de sélection pour le meilleur film étranger, après la polémique d'"Anatomie d'une chute"
Le Centre national du cinéma (CNC) a annoncé vendredi 5 juillet une modification de sa commission chargée de sélectionner le long-métrage concourant au prix du meilleur film étranger aux Oscars, quelques mois après une polémique liée à son choix en 2024.
Plutôt que de choisir Anatomie d'une chute de Justine Triet, succès international notamment auréolé d'une Palme d'or au Festival de Cannes, qui avait des chances de remporter cette récompense, la France avait proposé à l'Académie des Oscars La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung. Ce dernier n'avait finalement pas été retenu par l'Académie parmi les œuvres nommées à l'Oscar du meilleur film international.
Indépendance renforcée
Anatomie d'une chute, sélectionné dans cinq autres catégories par les organisateurs, avait remporté l'Oscar du meilleur scénario. "Le CNC a procédé à la modification de la commission chargée de la sélection à l'Oscar du meilleur film international", a-t-il annoncé dans un communiqué. De sept membres, elle passe à onze, "afin de favoriser la collégialité des débats, la diversité des points de vue et le caractère secret du vote", a expliqué l'établissement public de promotion du 7e art.
Cette commission sera nommée pour deux ans, au lieu d'une année jusque-là.
"Enfin, le président du CNC n'assistera plus aux séances en qualité d'observateur", pour "renforcer l'indépendance de la commission, aussi bien à l'égard des autorités publiques que des intérêts professionnels", a ajouté le CNC. "Personnalités qualifiées dans le domaine du cinéma", les onze membres sont "toujours nommés par le ministre chargé de la Culture sur proposition du président du CNC". Au moins six doivent être des "artistes ou techniciens du cinéma", comme l'impose le règlement des Oscars.
La presse s'était interrogée sur l'éventualité que le choix de La Passion de Dodin Bouffant soit politique, dicté par le discours prononcé lors de la remise de la Palme d'or 2023 à Cannes, où Justine Triet avait accusé le gouvernement et le président de la République de vouloir "casser l'exception culturelle". "C'est la décision de quatre personnes dans une pièce", avait déploré la cinéaste en janvier.
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