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Six nominations pour Florian Zeller aux Oscars 2021 : "Une joie extrême et une grande gratitude", savoure le réalisateur

Le réalisateur de "The Father", le Français Florian Zeller, savoure la "reconnaissance" que représentent les six nominations de son film aux Oscars 2021. Déjà "un immense cadeau" en soi, affirme-t-il ce lundi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Le film de Florian Zeller "The Father" est nommé six fois aux Oscars 2021. (ROBYN BECK / AFP)

Le réalisateur Florian Zeller décroche six nominations aux Oscars 2021 pour son film "The Father", dont celles de meilleur film, de meilleure adaptation, de meilleure actrice pour Olivia Colman et de meilleur acteur pour Anthony Hopkins.

"Quand ils m'ont appelé pour me dire qu'il y avait six nominations, dont le meilleur film, ça été une sorte de joie extrême et de grande gratitude", a réagi lundi sur franceinfo Florian Zeller. Dans une année qu'il juge "éprouvante", le réalisateur français estime que "cette reconnaissance est la plus belle des choses" qu'il pouvait espérer.

franceinfo : Comment avez-vous appris ces nominations ?

Florian Zeller : L'Académie des Oscars annonce les nominations en direct sur leur site internet et chacun les a découvertes en même temps. Moi, je n'avais pas souhaité assister à ce moment, parce que je n'étais pas sûr de supporter la quantité de stress que cela représente. Je faisais autre chose en espérant qu'un texto allait arriver. Pour autant, quand ils m'ont appelé pour me dire qu'il y avait six nominations, dont le meilleur film, ça été une sorte de joie extrême et de grande gratitude.

Jusqu'à la cérémonie le 25 avril, vous allez trépigner ou vous prenez cela comme quelque chose qui vous dépasse ?

Je prends ce qui est à prendre, c'est-à-dire aujourd'hui la joie, la reconnaissance et l'encouragement que j'y vois. C'est une année singulière pour tout le monde. Mais pour quelqu'un qui sort son premier film, c'est une année un peu éprouvante. Dans tous les pays dans lequel ce film devait sortir, le film n'est pas sorti. Donc, d'avoir dans le même temps ce signe d'encouragement et de reconnaissance, c'est un immense cadeau que je reçois avec une joie très simple et une grande gratitude. Là, je me réjouis de ces nominations.

Six nominations pour votre premier film, c'est une reconnaissance de votre travail ?

Non, je ne crois pas. Mais en tout cas, faire un film, c'est la somme de beaucoup de travail et de beaucoup de rêves, de beaucoup d'espérances. Il y a quelque chose d'un peu disproportionné dans le fait de faire un film. Et c'est ce qui en fait la beauté d'ailleurs. C'est un moment où plus rien d'autre ne peut exister que ce film. Il y a un rapport à l'absolu quand on fait un film. Et d'avoir cette reconnaissance, c'est la plus belle des choses que je pouvais espérer.

Pour votre premier film, vous adaptez votre pièce en anglais, vous avez Olivia Colman et Anthony Hopkins et vous obtenez plusieurs nominations. C'est un rêve ?

Très tôt dans ce rêve, car tout doit commencer avec un rêve, il y avait le visage d'Anthony Hopkins. Quand j'ai commencé à imaginer ce film, je ne pouvais m'empêcher de penser à lui et de l'espérer. Et c'est la raison pour laquelle j'ai voulu faire ce film en anglais. C'était pour avoir la possibilité d'aller vers lui. Qu'il ait finalement accepté de le faire et qu'on ait pu le faire ensemble et que ça soit reconnu aujourd'hui, c'est quelque chose qui est inestimable pour moi.

Au moment où j'ai commencé à écrire le scénario, je sentais bien qu'il y avait quelque chose de légèrement irréaliste dans l'idée d'écrire pour Anthony Hopkins. Mais je me suis accroché à cette idée qui consiste à dire que, tant que personne n'est venu vous prouver que c'était impossible, ça voulait dire que, potentiellement, c'était possible. Bien souvent, c'est nous qui fermons les portes de ce qui est possible et impossible. Cette fois, j'ai voulu vraiment ne pas fermer cette porte et de suivre assez obstinément ce désir, cette espérance et ce rêve. Et j'ai eu beaucoup de chance parce que je suis tombé sur cet acteur de légende, mais aussi sur un homme extraordinaire d'humilité, d'intelligence, de disponibilité et de générosité. On a pu vraiment faire ce film main dans la main pendant de longs mois et je lui dois infiniment.

Est-ce que vous savez quand "The Father" pourra sortir en France ?

Non, le film devait sortir en France comme dans d'autres pays. Il ne cesse d'être décalé, annulé. Finalement, le seul pays dans lequel il est sorti, c'est l'Espagne, parce que c'est le seul pays qui a fait le choix de ne fermer ni ses théâtres ni ses cinémas pendant la pandémie. Et dans tous les autres pays où il n'a pas pu sortir pour l'instant, j'attends avec espérance que ce jour vienne. Faire un film n'a de sens que pour ce moment-là, ce moment où on partage les émotions. C'est le seul sens du cinéma. C'est que ça devienne quelque chose de collectif. Je pense qu'il sortira dès que les salles ouvriront. Mais je crois qu'aujourd'hui, personne ne sait quelle est cette date.

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