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Outrage contre Burgaud : 3000 euros d'amende requis contre Bertrand Tavernier

Le ministère public a requis mardi une amende de 3.000 euros à l'encontre du réalisateur de cinéma, Bertrand Tavernier, assigné par le juge Burgaud pour outrage devant le tribunal de grande instance de Paris après des propos tenus lors d'une émission de télévision.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le réalisateur Bertrand Tavernier le 1er octobre 2013 à Lille
 (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

"Quand vous voyez le film, je ne suis pas pour la peine de mort, mais c'est quelqu'un que vous avez envie d'exécuter, le juge d'Outreau", avait déclaré le réalisateur lors de l'émission "C à vous", diffusée le 10 avril sur France 5.

Il a fait valoir qu'il était interrogé sur le film "Présumé coupable", librement inspiré de l'affaire d'Outreau, lorsqu'il a fait ces déclarations. "Je parle uniquement d'un film et pas d'autre chose que d'un film", a soutenu M. Tavernier. "Je ne suis pas chroniqueur judiciaire. Je parle de cinéma", a-t-il insisté.

Dès lors, à l'audience, il a beaucoup été question du film, dont le producteur et le réalisateur ont été cités comme témoins. Un film dont ces deux témoins, tout comme M. Tavernier, ont considéré qu'il s'agissait bien d'une fiction. "On ne parle pas de l'affaire d'Outreau, on parle d'Alain Marécaux (un des accusés de l'affaire Outreau)", a estimé M. Tavernier, pour qui "nous ne sommes pas dans un journal télévisé".

"C'était comme si on lançait une fatwa"

Revenant sur les propos incriminés, Fabrice Burgaud a dit à l'audience avoir été "énormément choqué". Pour le juge, "c'était comme si on lançait une fatwa, un contrat sur (sa) tête". Depuis la diffusion de l'émission, le juge dit avoir "modifié (ses) habitudes de vie", comme au faîte de sa médiatisation involontaire. "Je limite énormément mes déplacements. Quand je sors de chez moi, je fais toujours attention qu'il n'y ait personne", a-t-il expliqué.

Lors du long débat sur le film, il a regretté que le personnage du juge porte son nom. Le producteur, Christophe Rossignon, a estimé que cet élément "ne (changeait) rien". "Si ça ne change rien pour le film, pourquoi vous n'avez pas retiré mon nom ? Parce que pour moi, ça change beaucoup de choses", a dit M. Burgaud. Sans exprimer de regrets, M. Tavernier a dit qu'il aurait aimé que le juge le contacte après la diffusion de l'émission, "pour qu'on ait une explication, que je puisse rassurer" sur le fait que les propos visaient un personnage de cinéma et non l'homme. "Il n'était jamais dans mon intention d'inciter au meurtre", a-t-il martelé. L'affaire a été mise en délibéré au 14 janvier.

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