Ouverture de la 64e Berlinale avec "The grand Budapest hotel" de Wes Anderson

La 64e Berlinale ouvre ses portes jeudi pour dix jours de projections et de compétition. Le producteur américain James Schamus ("Brokeback Mountain", "Tigre et  dragon") sera le président d'un jury composé notamment de l'acteur autrichien  doublement oscarisé Christoph Waltz, déjà juré à Cannes en mai, la star de Hong Kong Tony Leung ("In the mood for love", "The Grandmaster"), ou encore le  réalisateur français Michel Gondry ("L'Ecume des jours").

Films à gros budgets ou tournés à l'économie, réalisateurs confirmés ou débutants s'affronteront pour la récompense suprême, l'Ours d'or qui sera remis le 15 février au soir. L'an dernier, il avait été attribué à "Mère et fils" de Calin Peter Netzer, oeuvre exigeante et sans concession sur la Roumanie post-communiste.  La sélection n'a retenu pour le festival que vingt longs métrages, en provenance d'une dizaine de pays.
 
Alain Resnais et Richard Linklater
 

Le vétéran français Alain Resnais, souvent couronné dans les festivals,  présentera à 91 ans son dernier opus "Aimer, boire et chanter". Il affrontera  notamment le jeune Argentin Benjamin Naishtat qui dévoilera son premier long  métrage "Historia del miedo" ("Histoire de peur"). La péruvienne Claudia Llosa, 37 ans, Ours d'or 2009 avec "Fausta", revient dans la course avec "Aloft" et au générique Jennifer Connelly, Mélanie Laurent  et Cillian Murphy. Les Etats-Unis seront encore représentés par Richard Linklater ("Before  midnight") qui dévoilera "Boyhood", expérience unique dans le cinéma de fiction, car tourné en 39 jours sur une période de douze ans avec les mêmes acteurs, dont Ethan Hawke et Patricia Arquette, pour retracer la vie d'une  famille américaine.

De l'horreur nazie.. 

Les crimes nazis en Europe seront un des thèmes centraux de la Berlinale,  "pas un choix conscient. C'est parce qu'il y a beaucoup de bons films  disponibles sur le sujet", soulignait fin janvier le directeur du festival  Dieter Kosslick. "Monuments men", par exemple, avec Clooney mais aussi Matt Damon, Cate Blanchett, Bill Murray et Jean Dujardin, raconte l'histoire d'une équipe d'experts qui se battent pour sauver des oeuvres d'art volées par les nazis. "The grand Budapest hotel" s'annonce plus léger et burlesque, dans le pur style de Wes Anderson avec un casting réunissant : Ralph Fiennes, Adrien Brody, Willem Dafoe, Bill Murray, Harvey Keitel, Jeff Goldblum, F. Murray Abraham ou encore Edward Norton, Mathieu Amalric, Owen Wilson et Tilda Swinton ! Le film est fondé sur les écrits du romancier autrichien Stefan Zweig évoquant la destruction de l'Europe par la guerre.

Enfin, l'Allemand Volker Schlöndorff a adapté la pièce "Diplomatie", sur les raisons pour lesquelles le Général Choltitz a désobéi à Hitler et épargné Paris de toute destruction. Des documentaires sur le IIIe Reich seront également présentés dans  d'autres sections.

... à la Chine contemporaine

Les bouleversements de la Chine contemporaine seront également abordés par le biais de trois oeuvres en compétition, "des films de genre réalisés par une  nouvelle génération de cinéastes" selon M. Kosslick. Si Lou Ye, venu plusieurs fois à Cannes, présente "Blind massage",  adaptation d'une oeuvre littéraire sur une confrérie de masseurs aveugles, Dao Yinan sera en lice avec "Black coal, thin ice", sur un policier lancé aux  trousses d'un tueur en série. Enfin "No man's land" de Ning Hao est une plongée  sombre parmi les marginaux chinois.

Parmi les autres longs métrages attendus, figurent notamment "La voie de l'ennemi" du franco-algérien Rachid Bouchareb, qui délaisse les problématiques autour de l'identité et de la quête des origines avec un scénario inspiré de  "Deux homme en ville" de José Giovanni (1973), pour les acteurs américains  Forest Whitaker et Harvey Keitel. 

Hors compétition

Enfin, la Berlinale présente trois films hors compétition : le très attendu "Monuments Men" de et avec George Clooney, "La belle et la  bête" de Christoph Gans avec Vincent Cassel et Léa Seydoux (sortie le 12  février en France), et très loin de la fable poétique, la version non censurée  de "Nymphomaniac volume 1" du très controversé Danois Lars Von Trier.