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Paris : Le Louxor - Palais du cinéma est rouvert

Ouvert en 1921, devenu cinéma de quartier, transformé en boîte de nuit, classé Monument Historique en 1981," Le Louxor" est redevenu "Le Louxor - Palais du Cinéma" depuis jeudi 18 avril, nanti de trois salles haut de gamme, totalement restaurées avec des lieux d’accueil, et une programmation Art et Essai destinée aux cinémas du monde, tout en restant populaire, à la Goutte d’Or, à Paris : le must.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le Louxor : la salle Youssef Chahine vue du balcon
 (Mairie de Parie / Jean-Baptiste Gurliat)
Plus vieille salle parisienne de cinéma
C’était la foire d’empoigne ce matin devant l’entrée du Louxor - manifestation de mal logés à la clé - pour l’inauguration de la mythique salle de cinéma par Bertrand Delanoë, maire de Paris, et son adjointe, Anne Hidalgo, accompagnés de plusieurs élus des IXe, Xe et XVIIIe arrondissements, au carrefour desquels se trouve la salle, 170 boulevard Magenta, au pied de la station de Métro Barbès.
La façade du Louxor - palais du cinéma, Paris Xe
 (YAGHOBZADEH RAFAEL/SIPA)
Deux ans et demi de travaux ont permis de restituer les décors égypto-art déco d'origine, sous la houlette de l’architecte Philippe Pumain, qui a notamment réalisé la salle de concert du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est tenu, tant la splendeur du lieu éblouit les yeux.

Cette rénovation a été initiée par le maire de Paris Bertrand Delanoë sous, selon ses dires, « un coup de tête qui s’est transformé en coup de cœur » pour ce lieu, unique au monde pour son décorum néo-égyptien et plus vieille salle de cinéma de Paris. En effet le mauresque Rex et la chinoise Pagode, qui viennent juste après, datent des années 30.

Cette réfection a couté à la Ville de Paris 25 millions d’euros, 4 millions de moins que le budget prévu, a souligné le maire. Quarante corps de métier ont été mobilisés sur la durée des travaux.

Trois salles
Le Louxor se décline dorénavant sur trois niveaux en hauteur et deux salles en sous sol. La grande salle, qui correspond à celle d’origine, a été baptisée du nom de Youssef Chahine, en hommage au grand réalisateur égyptien, dont la nièce était présente pour cette inauguration. D’une capacité de 334 fauteuils, elle respecte en tout point la conception de l’architecte d’origine du Louxor en 1920, Henri Zipcy, recouverte d’autres décors dans les années 30, puis 50 et 80. La salle s’avère une magnifique évocation néo-égyptienne, plaisir des yeux, également équipée des derniers outils techniques tant sonores que de projection.

Le Louxor : décorations de la salle Youssef Chahine
 (Mairie de Parie / Jean-Baptiste Gurliat)

Une deuxième salle, dite « moyenne » peut accueillir 136 spectateurs dans une ambiance plus feutrée. Elle est équipée d’une scène pour permettre la représentation de spectacles autres que cinématographiques, vocation pour laquelle la direction veut s’investir avec enthousiasme.

Le Louxor : la salle moyenne 
 (Mairie de Parie / Jean-Baptiste Gurliat)

Enfin, la petite salle, d’une capacité de 71 fauteuils, située dans une ancienne cave de l’immeuble haussmannien d’origine, est un véritable écrin, comme une boîte à bijoux, toute de rouge tendue et irisée de lumière.

Le Louxor : la petite salle
 (Mairie de Parie / Jean-Baptiste Gurliat)

Lieux d’accueil
Enfin, le Louxor renoue avec la vocation des anciennes salles de cinéma. Celle de projeter des films bien sûr, mais aussi d’être un lieu de convivialité, avec un « salon », un bar (le fameux « Bar du Louxor » chanté par Philippe Katerine), et une terrasse donnant sur la station de métro Barbès, fleuron de l’architecture industrielle du XIX e siècle.

Le bar du Louxor
 (Mairie de Parie / Jean-Baptiste Gurliat)

Le désormais complexe, puisque le Louxor comprend trois salles, s’offre comme une passerelle entre le passé et le futur. Passé, puisque la rénovation architecturale extérieure et intérieure glorifie une conception des années 20, elle-même référentielle à l’Antiquité. Futuriste, dans la dynamique que le projet a pour ambition de donner à un quartier longtemps laissé à l’abandon et, notamment, dénué de salle de cinéma.

Plus qu’un complexe de trois salles, les équipes du Louxor veulent ouvrir la salle à d’autres expressions culturelles, notamment scéniques (concert, ciné-concert, danse, théâtre…). Des expositions se succéderont dans le « salon », qui a retrouvé ses vitraux art déco d’origine. Un espace également ouvert à des ateliers pour les écoles, entre autres, avec lesquelles les exploitants veulent travailler dans une optique pédagogique du cinéma.

Le bar et la terrasse sont pour conclure des lieux de rencontres des plus agréables, ouvert et délicieusement agencés. Tout semble avoir été conçu ici pour reprendre les mots de Baudelaire, « luxe, calme et volupté ».

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