Photographes à Cannes, concurrence sauvage sur le tapis rouge
Vu de l’extérieur, la vie d’un photographe officiel à Cannes - c'est-à-dire accrédité par le festival - peut sembler follement excitante. Vu de l’intérieur, ça l'est apparemment beaucoup moins, ou en tout cas, de moins en moins. En premier lieu, parce que les stars sont de moins en moins accessibles. Les dispositifs de sécurité liés aux attentats n’ont fait que renforcer cette tendance.
Par le passé, la règle était simple : premier arrivé, premier à prendre la meilleure place. Aujourd’hui, les photographes ont une place assignée, numérotée au sol qu’ils doivent impérativement respectée. A ce petit jeu, certains sont mieux lotis que d’autres à l’image de Pascal Le Segretin. Il fait partie des 30 photographes qui couvre le festival de Cannes pour l’agence Getty Images. Lui a la chance d’être au premier rang, au bord du tapis rouge. "Mais pour ceux qui sont au 2e ou 3e rang, là, il faut jouer des coudes !" reconnaît celui qui vcouvre le festival depuis 8 ans maintenant.
Reportage : J. Beckrich / V. Bouffartigue / D. Da Meda / J-P. Bosch / N. Berthier / A. Gidon
Stars ou fans, tous adeptes des selfies !
Autre changement qui bouscule un peu les photographes officiels, les téléphones portables qui ont envahi les bords du tapis rouge avec un public avide de selfies. Mais les stars elles-mêmes s’adonnent à ce petit jeu sur le red carpet, se prenant en photo entre elles ou avec leurs fans. Des clichés qui sont ensuite publiés sur leur compte Instagram. Plus besoin donc des photographes. Sauf que les photos sont moins jolies, moins glamour. "Les pros savent choisir le bon angle, la belle lumière" rappelle Nathalie Duchesne, directrice pour Gala Croisette. "La photo, c'est un métier. N’est pas photographe qui veut !"Pour faire face à ces changements, les photographes doivent se diversifier. Certains pratiquent le "corporate" : ils répondent aux appels des marques qui viennent à Cannes et ont besoin de vraies belles images pour mettre en valeur leurs produits. Mais là aussi, ils trouvent les adeptes des réseaux sociaux, ces Instagramers désormais courtisés par les marques, qui shootent et retouchent une photo en quelques secondes. Tout ça avec un simple téléphone et sans avoir à porter de smooking !
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