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Polémique sur le film "Les Segpa" : un festival marseillais démonte les clichés sur cette filière

En écho à la sortie du film, critiqué avant même sa sortie, focus sur un projet cinématographique mené depuis onze ans dans des collèges des Bouches-du-Rhône : "Toute la lumière sur les Segpa".

Article rédigé par franceinfo - François Ventéjou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'affiche du festival de court-métrage Toute la lumière sur les Segpa. (TOUTE LA LUMIÈRE SUR LES SEGPA)

C'est un film qui a engendré une polèmique avant même sa sortie. La comédie Les Segpa, réalisée par Ali et d'Hakim Boughéraba, est en salles à partir du mercredi 20 avril mais sa bande-annonce révélée en janvier avait soulevé de nombreuses critiques.

Dans ce film co-produit par Cyril Hanouna, des élèves d'une Segpa – l’acronyme de Section d'enseignement général et professionnel adapté, une filière au collège qui accueille les jeunes présentant des difficultés scolaires importantes – sont présentés comme des "cancres". Le portrait dressé par le film est dur et le raccourci beaucoup trop facile pour William Benedetto, directeur du cinéma l'Alhambra à Marseille : "C'est tout le problème que pose le film. Il raconte une histoire en contradiction avec ce qui se passe réellement dans les Segpa."

L'art au service de la réussite

Le directeur de cinéma marseillais est porteur de Toute la lumière sur les Segpa. Le projet pédagogique est né dans les Bouches-du-Rhône il y a onze ans. Chaque année, huit classes de Segpa de huit collèges différents se mobilisent. Chacun doit réaliser un court-métrage. ''C’est un pilier de notre parcours artistique et culturelle", explique Olivier Guénoune, enseignant au collège Mont-Sauvy à Orgon.

Chaque année, l'enseignant accompagne les Segpa dans le projet. Dans leur dernier court-métrage, les élèves acteurs mettent en avant leur filière : "Je suis en général et j’en ai marre c’est trop ennuyeux. Comment on fait pour venir en Segpa ?", demande un élève. "Tu vois pour rentrer en Segpa il faut faire partie du club des 'dys', comme moi qui suis dyslexique ou comme Einstein le plus grand scientifique au monde", lui répond un autre. Le jeu d'acteur est surprenant et bluffant. 

Un vrai "plus" dans la scolarité

"Certains élèves qui ont des troubles du comportement ont réussi à se cadrer. Par exemple pendant le tournage quand on dit 'silence', il y a un réel silence. C’est une compétence transversale qu’ils ont réussi à acquérir", souligne Olivier Guénoune.

Pour William Benedetto, du cinéma l’Alhambra qui accueille les projections en fin d’année, c’est l'art au service de la réussite pour ces élèves. "Cette pédagogie artistique prouve que ces élèves peuvent réussir et sont capables de beaucoup de choses. C’est une façon de dire que ces filières font du bien à ces élèves. Elles permettent à beaucoup d’entre eux de retrouver un schéma plus classique." Une formule qui fonctionne et qui pourraient s’exporter dans d’autres régions, l'Occitanie et les Hauts-de-France s'y intéressent de près.

"Toute la lumière sur les Segpa" : reportage de François Ventéjou

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