Pour ses 30 ans, le Festival des cinémas d'Asie de Vesoul impose une thématique, "l'engagement"

L'idée de ce festival, consacré aux cinémas d'Asie, a germé dans l'esprit de Martine et Jean-Marc Thérouanne en 1994. Depuis la première édition en 1995, le couple a réussi à en faire un événement cinématographique de premier ordre.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
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Martine et Jean-Marc Therouanne, les directeurs du Festival international des cinémas d'Asie (FICA), posent avec le Cyclo d'or, trophée décerné par le festival, dans l'est de la France, le 25 janvier 2024. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul célèbre sa trentième édition du 6 au 13 février en proposant une sélection autour du thème de "l'engagement", ainsi qu'un regard sur le cinéma de Taïwan. Au total, 90 films, venus de 29 pays du Proche à l'Extrême-Orient, notamment du Kazakhstan, de Thaïlande ou du Népal, ont été sélectionnés. Parmi les 17 longs-métrages en compétition, deux seront présentés en première mondiale, six en première européenne et quatre en première française.

Sur cette thématique de l'engagement, les organisateurs proposent le film Made in Bangladesh (sorti en 2019) de Rubaiyat Hossein, qui donne à voir la condition des ouvrières du textile à Dacca, mais aussi un documentaire de Rithy Panh sur Duch, le maître des forges de l'enfer (2011), ancien tortionnaire Khmer rouge dans une prison cambodgienne à la fin des années 1970.

L'Iranien Mohsen Makhmalbaf, président du jury

Tourné en Afghanistan, Nothingwood (2017), le premier film réalisé par Sonia Kronlund, productrice de l'émission "Les Pieds sur Terre" sur France Culture, figure au sein de cette sélection et propose un portrait du réalisateur afghan Salim Shaheen.

Le jury de la compétition est présidé par Mohsen Makhmalbaf, réalisateur et producteur iranien, l'un des fondateurs de la nouvelle vague du cinéma iranien. Il remettra la principale récompense, le Cyclo d'or, à l'issue du festival.

Le festival propose également un "regard sur le cinéma de Taïwan", pour mettre en relief "l'évolution politique, économique, et sociétale" de l'île et sa "longue marche vers la démocratie", selon ses cofondateurs Martine et Jean-Marc Thérouanne.

On y retrouve Exécution en automne, long-métrage de 1972 de Lee Hsing, réflexion sur la culpabilité et la rédemption à travers le destin d'un condamné à mort, ainsi que Salé Sucré, d'Ang Lee, tragi-comédie sur le devenir d'une famille taïwanaise dans laquelle les rapports d'affection passent avant tout à travers la nourriture.

Par "amour pour l'Asie"

Partis de rien, mais dotés d'une solide passion pour le cinéma, d'un véritable amour pour l'Asie et d'une énergie folle, Martine et Jean-Marc Thérouanne ont réussi à faire du Festival international des cinémas d'Asie (Fica) de Vesoul un événement cinématographique de premier ordre. C'est en 1994 que l'idée a germé dans leur esprit. Pour célébrer l'année suivant le centenaire de l'invention du cinéma par les frères Lumière, natifs de Franche-Comté, l'association des cinéphiles de Vesoul, alors présidée par Martine Thérouanne, se lance dans l'organisation d'une petite manifestation.

"Il fallait se démarquer des nombreux festivals existant en France", se remémorent les deux cinéphiles, qui se sont rencontrés en Thaïlande en 1982. "Notre histoire personnelle, notre amour pour l'Asie, et l'absence d'un festival en France sur ce thème ont abouti à la création d'un festival des cinémas d'Asie du Proche à l'Extrême-Orient".

La première édition se tient sur cinq jours en avril 1995 : 12 films sont présentés, pour 1 500 entrées. L'organisation est artisanale, mais la machine est lancée : le couple va dès lors consacrer tout son temps libre à faire grandir la manifestation.

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