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Pour ou contre "Very Bad Trip 3" ?

Après l'excellente surprise du premier épisode et un deuxième volet médiocre, les amnésiques préférés d'Hollywood ont-ils retrouvé le chemin de l'humour ?

Article rédigé par Elodie Ratsimbazafy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Phil, Alan et Stu ont l'air de s'ennuyer dans ce troisième et dernier volet de la saga "Very Bad Trip". Nous aussi. (COURTESY WARNER BROS. PICTURES)

Les fans attendaient le troisième volet de pied ferme. En 2009, Very Bad Trip (The Hangover, la "gueule de bois", pour la version américaine) avait créé la surprise en se classant numéro 1 du box-office américain. Ce buddy movie ("film de potes") apportait alors un peu de fraîcheur grâce à un scénario enlevé : une bande de copains partis à Las Vegas pour un enterrement de vie de garçon se réveillent avec la gueule de bois… et vont passer tout le film à retracer le fil des événements de leur soirée de beuverie.

Le soufflé était malheureusement retombé lors de la sortie du deuxième volet, en 2011, qui reprenait les mêmes ficelles scénaristiques en situant l'action à Bangkok. Dans Very Bad Trip 3, qui sort mercredi 29 mai, direction le Mexique pour Phil (Bradley Cooper), Stu (Ed Helms), Doug (Justin Bartha) et Alan (Zach Galifianakis). Objectif : contraindre ce dernier à soigner ses problèmes psychologiques. Ce "très mauvais voyage" vaut-il le déplacement ?

Pour : un "trip" foutraque

Le voyage commence sur les chapeaux de roues : l'improbable Alan roule à fond sur l'autoroute, très fier de tracter derrière lui une girafe… qui finit décapitée par un pont. Politiquement incorrect, absurde, le "trip" concocté par l'Américain Todd Phillipps renoue avec les ingrédients qui ont fait son succès.

Cette fois, les scénaristes, conscients que la formule avait fini par lasser, proposent quelque chose de tout aussi foutraque, mais totalement différent, avec des incursions dans le genre du thriller. Au début du film, la bande d'amis en partance pour le Mexique se fait kidnapper. Une idée un peu tarabiscotée d'un chef de truands, Marshall (le toujours excellent John Goodman), pour mettre la main sur un homme qui lui doit de l'argent : le dangereux Mr. Chow (Ken Jeong), évadé de sa prison, qui communique encore avec Alan.

 

Ce volet, totalement repensé, fait ainsi de nombreux clins d'œil aux fans, qui retrouveront, outre l'ordurier Mr. Chow, des personnages de la saga comme Black Doug ou la prostituée Jade (Heather Graham) rencontrée à Vegas. En revanche, Mike Tyson ne fait pas de nouvelle apparition dans le film, malgré ce que ses déclarations à la presse américaine pouvaient laisser penser.

Contre : un voyage qui traîne en longueur

En dépit de ses qualités, le film a été démoli par la critique et boudé par le public outre-Atlantique. A juste titre. Dans les précédents volets, les rebondissements improbables permettaient de comprendre comment les personnages s'étaient mis dans des situations impossibles. Dans Very Bad Trip 3, on l'a dit, cette mécanique assez efficace disparaît. Mais du coup, les rebondissements sans queue ni tête s'enchaînent sans réussir à faire décoller l'histoire.

D'autant que, comme s'il cherchait à épaissir artificiellement la sauce d'une intrigue qui manque sévèrement de consistance, le réalisateur multiplie les vues aériennes de Vegas (avec, au passage, de la publicité à peine cachée pour plusieurs casinos) ou les plans montrant la bande en voiture, parcourant des kilomètres et des kilomètres de bitume… alors que l'histoire, elle, peine à avancer. Les images prétextes défilent ainsi sur fond de vieux blues-rock, pour dissimuler la triste évidence : le trio qui nous avait faire rire il y a quatre ans n'a aujourd'hui plus grand-chose à nous dire. Une réflexion esquissée sur l'utilité ou non de la folie (d'Alan) s'englue rapidement dans le comique troupier.

Car cette fois, et c'est finalement le plus triste pour une comédie, les vannes potaches peu raffinées qui agrémentent le film tombent souvent à côté de la plaque. On vous conseille donc de vous abstenir, à moins que vous ne ricaniez déjà à l'idée de voir Mr. Chow manger dans une gamelle de chien et Alan se faire pipi dessus.

Faut-il y aller ?

Non. Face au film, on ressent un peu la même nostalgie que lorsqu'on retrouve un ami rigolo qui a définitivement mal vieilli. Revoyez plutôt le premier épisode.

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