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Pourquoi "The Dark Knight Rises" sera un carton à coup sûr

Le dernier opus de la trilogie Batman signée Christopher Nolan sort sur les écrans français mercredi et se présente déjà comme LE film de l'été. Analyse d'un phénomène.

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Une file de spectateurs attendant devant un cinéma pour voir The Dark Knight Rises, à Mexico (Mexique), le 23 juillet 2012. (ALEXANDRE MENEGHINI / AP / SIPA)

Il n'avait pas vraiment besoin de ça. The Dark Knight Rises s'annonçait déjà comme le film événement de l'été 2012 quand un tireur a décidé de perpétrer un massacre près de Denver, aux Etats-Unis, lors d'une avant-première du film, le 20 juillet. Mais l'éclairage médiatique apporté par ce fait divers n'a pas entaché le succès du troisième et dernier opus de la trilogie "Batman" de Christopher Nolan.

Après une semaine d'exploitation, le film est déjà en tête du box-office américain, comme le relaie Culturebox. En France, le raz-de-marée est également programmé à partir de mercredi 25 juillet. Pourquoi cette envie rageuse de chauve-souris ?

• Parce que Batman est un (super) héros, un vrai

Cela fait maintenant plus de dix ans que les justiciers américains en collant, Spider-Man, Iron Man, et autres X-Men, sont devenus des valeurs sûres des salles obscures. Leur point fort ? Leurs faiblesses. Comme dans les comics américains dont ils sont issus, ces héros extraordinaires sont sujets à des maux psychologiques ordinaires, partagés par tout un chacun. Et il y en a un qui broie du noir mieux que les autres : Batman.

Playboy multimilliardaire à qui tout sourit, Bruce Wayne (alias Batman quand vient le soir) est en réalité un être torturé par le meurtre de ses parents, luttant sans cesse entre le désir de vengeance et celui d'une justice pure. Chaleureux et glacial, humain et inhumain à la fois. Et c'est sans super-pouvoir, uniquement grâce à son intelligence (et à un diplôme certifié de ninja) qu'il lutte contre le crime à Gotham City. Le mystère et la fragilité du personnage en font le chouchou des amateurs de comics.

Un fan de Batman avant la première de The Dark Knight Rises, à Hollywood (Etats-Unis), le 20 juillet 2012. (ALBERT L. ORTEGA / GETTY IMAGES)
 Cette ambiguïté est au cœur de la trilogie de Christopher Nolan, dont The Dark Knight Rises est la conclusion. Chacun des personnages y est double, chaque histoire en cache une encore plus noire. Et dans ce dernier opus, Nolan livre les dernières pièces d'un sombre puzzle que l'on rêve de voir entier. On est loin des scénarios "gnangnan" de Batman Forever (1995) et de Batman et Robin (1997), tous les deux signés Joel Schumacher, qui avaient saccagé l'héritage des deux premiers films gothico-épiques de Tim Burton (Batman en 1989, et Batman : le défi en 1992).

Parce que le film est une performance cinématographique

Avec 250 millions de dollars de budget, on pouvait parier sur du spectacle et un casting de rêve. Pari tenu. Depuis Batman Begins en 2005, Christian Bale a élargi son répertoire d'acteur grâce à des films comme I'm Not There (Todd Haynes, 2007) ou Fighter (David O. Russel, 2010) pour lequel il a reçu un Oscar. Désormais à l'aise dans la peau de Batman, il a face à lui un adversaire charismatique, dans la lignée d'Heath Ledger, le Joker du précédent épisode. Bane, un méchant aussi puissant que machiavélique, est interprété par Tom Hardy, étoile montante d'Hollywood, que le Los Angeles Times (article en anglais) compare déjà à Marlon Brando.

Autre valeur sûre à l'affiche, la frêle mais dangereuse Anne Hathaway en Catwoman, mais aussi Marion Cotillard en belle milliardaire énigmatique comme la décrit Premiere.fr. Déjà embarqués dans les deux premiers chapitres, Gary Oldman, Michael Caine et Morgan Freeman complètent ce casting quatre étoiles.

Côté technique, le réalisateur Christopher Nolan reste dans la lignée de ses deux précédents chapitres avec un grain sombre omniprésent et des plans à couper le souffle mis en valeur par la pellicule 65 mm de sa caméra Imax. Un spectacle pimenté par les effets spéciaux de Chris Corbould, récompensé aux Oscars en 2010 pour Inception du même Christopher Nolan.

• Parce que la promotion du film est hors-norme

C'est une multitude de campagnes promotionnelles qu'a lancé la Warner Bros, le distributeur du film, notamment sur internet. Comme l'explique Le Figaro, une promotion virale a envahi peu à peu la toile depuis mai 2011. Dévoilement d'informations partielles sur le site officiel, création du compte twitter énigmatique @thefirerises, les fans de Batman ont été tenus en haleine pendant plus d'un an, traquant la moindre rumeur, image ou vidéo.

En mai 2012, les internautes ont ainsi été invités à participer à une chasse au trésor réelle. Le site internet du film a dévoilé les positions de graffitis de chauve-souris déployés sur la planète. Il fallait alors que ces tags soient tous photographiés et envoyés à une adresse pour que la troisième bande-annonce de The Dark Knight Rises soit enfin mise en ligne. Buzz assuré.

• Parce que l'été est la saison préférée des blockbusters (et des chauve-souris)

C'est devenu une habitude pour le monde du cinéma français. En été, à moins d'être une comédie potache tournée dans un camping, un bowling, ou tout autre lieu convivial, difficile de faire de la concurrence aux machines américaines comme Matrix, l'Age de Glace, Pirates des Caraïbes ou encore trois chapitres de la saga Harry Potter.

Comme le décrypte Télérama, depuis Les Dents de la Mer en 1975, les grands studios américains ont compris que la période stratégique à investir se situe en été. Les soirées estivales sont plus douces et plus propices à attirer adolescents et étudiants en vacances, friands de grosses productions. 

Et la chauve-souris a suivi la tendance. Seul le Batman de Tim Burton, en 1989, est sorti en septembre. Tous les autres films du héros masqué sont arrivés dans les salles en été, avec à chaque fois un nombre d'entrée faramineux à la clé. Pour son premier week-end d'exploitation, The Dark Knight Rises s'est ainsi déjà placé troisième dans l'histoire des démarrages aux Etats-Unis avec plus de 160 millions de dollars de recettes.

Si Christopher Nolan a bien confirmé que sa saga Batman s'arrêtait là, en pleine gloire, il ne compte pas pour autant se débarrasser de la recette de sa potion magique : super-héros + blockbuster + sortie estivale. Il produira ainsi le prochain film de Zack Snyder intitulé Man of Steel, prévu pour l'été 2013, et contant les aventures de... Superman. Un carton, à coup sûr.

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