Prix Lumières de la critique internationale : le triomphe du film "Les Misérables" et Polanski sacré meilleur metteur en scène
La 25e cérémonie des Lumières à consacré "Les Misérables" avec trois récompenses, et reconnu Roman Polanski comme meilleur metteur en scène pour "J'accuse". De bonnes augures pour ces derniers, les Lumières anticipant souvent le palmarès des César.
Les 130 correspondants de presse et critiques de cinéma internationaux de l'Académie des Lumières ont décerné, lundi 27 janvier, trois prix aux Misérables de Ladj Ly, également en lice aux Oscars le 9 février pour le meilleur film étranger, et aux César du 28 février. Roman Polanski s'est vu récompensé du prix du meilleur metteur en scène pour J'accuse. Noémie Merlant a reçu le trophée de la meilleure actrice pour Portrait de la jeune fille en feu qui a également été distingué du prix de la meilleure image, décerné à la directrice de la photographie Claire Mathon.
Quarante millions de spectateurs dans le monde
Une ambiance bon enfant et conviviale était de mise à la 25e cérémonie des Lumières qui s’est déroulé dans l’écrin prestigieux de l’Olympia à Paris. Si le dress code était de rigueur, il n’était pas vraiment respecté par la plupart des happy-fews présents, plutôt décontractés.
Pour l’occasion, Isabelle Girodano a retrouvé ses atours d’animatrice de talent, après avoir été directrice générale d’Unifrance Films jusqu’en juillet 2019. Elle est depuis, présidente du Comité stratégique du Pass Culture.
Isabelle Huppert, présidente de cette 25e cérémonie s’est présentée comme une ambassadrice du cinéma français dans le monde, saluant l’Académie en une dizaine de langues. Puis elle a rappelé que les films français avaient rassemblé quelque 40 millions de spectateurs dans le monde en 2019, en s’exportant dans quatorze pays. La France demeure de fait, le deuxième producteur de films, après les Etats-Unis, exception faite de l’Inde, dont le marché reste très local.
Le palmarès
Prix du Jury à Cannes, Les Misérables de Ladj Ly a été récompensé par trois trophées Lumières (film, scénario et révélation masculine pour Alexis Manenti, également coscénariste).
Roman Polanski, qui n'était pas présent à la cérémonie, a été distingué par le prix de la mise en scène pour J'accuse, son long métrage consacré à l'affaire Dreyfus, sorti en pleine polémique après une accusation de la photographe française Valentine Monnier, qui dit avoir été violée par le réalisateur en 1975 à l'âge de 18 ans. Grand prix du jury à la Mostra de Venise en septembre, J'accuse a connu une sortie mouvementée avec des séances annulées en raison de blocages par des militantes féministes. Le film a toutefois enregistré un démarrage historique dans la carrière du réalisateur avec plus de 500.000 spectateurs en première semaine, franchissant le cap des 1,5 million de fauteuils début janvier.
La cérémonie a distingué aussi Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma avec deux prix (meilleure actrice pour Noémie Merlant et meilleure image pour Claire Mathon).
Roschdy Zem a décroché le Prix Lumières du meilleur acteur pour son interprétation dans Roubaix, une lumière d'Arnaud Depleschin. L'acteur est effectivement remarquable dans un rôle de policier plein d'humanité, au coeur d'un très beau polar nocturne aux résonnances sociales.
Nina Meurisse a été sacrée révélation féminine dans Camille de Boris Lojkine. Elle nous a confié à ce titre être "surprise d’une telle distinction dans un parterre de concurrentes aussi talentueuses". Réellement méritante, elle nous a précisé s'être "longuement documentée sur son modèle Camille Lepage", photojournaliste tuée en République centrafricaine au cours d’un reportage en 2014, dont le film retrace le parcours tragique.
Le Prix Lumières du documentaire est allé à "M" de Yolande Zauberman et celui de l'animation à J'ai perdu mon corps de Jérémie Clapin, également en lice pour les Oscars.
Le trophée de la meilleure musique a été attribué à Alexandre Desplat pour Adults in the Room de Costa-Gavras.
L'excellent Nevada de Laure de Clermont-Tonnerre a remporté le prix Lumières du premier long métrage et It must be heaven de Elia Suleiman, celui de la meilleure coproduction internationale, pour la première fois décerné aux Lumières.Une initiative justifié, la France étant le premier pays coproducteur du monde.
L'Académie des Prix Lumières a enfin rendu un hommage spécial au réalisateur Costa-Gavras, pour sa contribution au rayonnement mondial du cinéma français, et à l'acteur et réalisateur italien Roberto Benigni.
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