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"Bas-Fonds" d'Isild le Besco, une plongée dans la violence d'un fait réel

Réalisé par Isild le Besco, le film "Bas-Fonds" a été projeté le 11 février 2011 au Colisée de Saint-Galmier dans la Loire. Une projection particulière car c'est le seul cinéma dans la Loire à avoir choisi de projeter ce film qui a pour toile de fonds le meurtre d'un jeune boulanger de Saint-Just-Saint-Rambert en août 2002. L'une des comédiennes du film, Valérie Nataf, était présente pour dialoguer autour de ce film à l'ambiance violente et dérangeante. Sorti en décembre 2010, il est interdit aux moins de 12 ans avec avertissement.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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"Bas-Fonds" d'Isild le Besco, une plongée dans la violence d'un fait réel
 (Culturebox)

"Bas-Fonds" est le 3ème long-métrage d'Isild Le Besco. En 2004 puis 2007, elle avait déjà signé deux films qui s'étaient fait remarquer, "Demi-tarif" et "Charly". Le premier, en partie autobiographique, racontait le quotidien d'enfants livrés à eux-mêmes. Le second avait pour héros un adolescent fugueur et orphelin. La comédienne-réalisatrice avoue avoir non pas de la fascination "mais de l'empathie" pour ces personnages en marge, dont on ne parle pas". Au Festival de Locarno, en août dernier, ses "Bas-Fonds" ont provoqué des réactions tranchées, voire violentes. Le film raconte un fait divers réel : en Auvergne en 2002, trois jeunes femmes avaient été arrêtées pour le meurtre d'un boulanger, tué d'une décharge de chevrotine. Le sujet a tout de suite interpellé Isild Le Besco. Il lui a fallu 6 mois de casting pour trouver les 3 actrices, toutes débutantes : Valérie Nataf, Ginger Romàn et Noémie Le Carrer. Le tournage fut très difficile mais heureusement court : "les actrices n'auraient pas pu tenir plus" avoue la réalisatrice. Elles campent trois femmes qui vivent dans un appartement crasseux. Une seule travaille, elles n'ont ni famille ni vie sociale. Il y a Magalie, la chef du trio, violente, sa soeur Marie-Steff et Barbara, son amante et "tête-de-turc". Elles vivent dans un univers où se mêlent insultes, violence animale, porno. Les critiques ont reproché à Isild Le Besco de se complaire à montrer la pauvreté. "La misère dont il est question ici est une misère affective, pas matérielle. Ces trois femmes auraient pu être richissimes et souffrir de la même façon du manque d'attention et d'amour. Si j'avais voulu faire un film sur la pauvreté, j'aurais été à Calcutta".

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