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"Camille", le film inspiré du destin tragique de Camille Lepage en tournage à Angers

12 mai 2014, la photo-reporter Camille Lepage est assassinée en République centrafricaine. Quatre ans plus tard, un film réalisé par Boris Lojkine est en tournage pour raconter l’histoire de cette jeune femme de 26 ans, déterminée à montrer la souffrance des populations de pays en guerre. Tourné en partie en Centrafrique, le long-métrage a installé ses caméras à Angers, la ville natale de Camille.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une scène du film "Camille" tourné à Angers. Debout à droite, la comédienne Nina Meurisse qui incarne Camille. 
 (France 3 Culturebox (capture d'écran))

"Camille", c’est le titre tout simple de ce long-métrage dont la sortie est prévue à l’automne 2019. Simple et direct comme la jeune femme qu’était Camille Lepage. Des qualités qui ont permis à cette Angevine de s’imposer à la fois dans le monde du photojournalisme et en terre africaine.

Camille Lepage dans son quotidien de photo-reporter, rprise  en photo en février 2014 à Damara, au nord de Bangui.
 (FRED DUFOUR / AFP)

Etre à la hauteur

"Il fallait être à la hauteur de ce qu'a vécu Camille, de son courage"  confiait le réalisateur Boris Lojkine lors du tournage en République centrafricaine en novembre dernier. Remarqué à Cannes en 2014 avec "Hope" son premier long-métrage (Prix de la SACD), le cinéaste français explique qu’il s’est "beaucoup identifié à Camille, dans sa volonté de vivre loin des siens et d’être proche des populations sur lesquelles elles travaillaient. Il y avait un rapport journalistique mais aussi des choses plus intimes. Quel caractère on a pour avoir ce genre d’engagement ? Ce ce que j’ai essayé de rendre compte".

Reportage : France 3 Pays de la Loire - E. Faure / T. Poirier / R. Fischer / N. Saliou-Tendron

Au plus près de la réalité du pays

Dès 2016, le cinéaste s'est installé à Bangui, la capitale centraficaine Bangui, pour préparer le tournage mais aussi lancer des ateliers documentaires et participer aux ateliers Varan, qui forment de jeunes réalisateurs centrafricains. Ces derniers ont ensuite travaillé sur tournage du film car Boris Lojkine voulait absolument une équipe centrafricaine. Côté acteurs, certains rejouent leur propre histoire comme le photographe Michaël Zumstein qui était à Bangui au même moment que Camille Lepage. Quant aux figurants, certains ont réellement appartenu aux milices antibalaka.

Tournage en Anjou

Pour le casting français, c’est la comédienne Nina Meurisse qui incarne Camille Lepage. "J’essaie d’être au plus proche de ce qu’elle était" souligne l’actrice qui reconnaît aussi avoir "le trac". Car la maman de Camille Lepage est présente sur le tournage en Anjou, terre natale de la photo-reporter. Pour elle, ce film est "un bel hommage à sa fille. Mais c’est très compliqué" reconnaît-elle. "Le film est une fiction, ça n'est plus Camille, c’est un personnage. On a beaucoup parlé de ça avec Boris... Mais pour moi, sa maman, c’est Camille".

Camille Lepage, une femme engagée

Camille a commencé le métier au Caire en plein Printemps arabe, comme stagiaire pour l’hebdomadaire "Egypt Independent", puis une fois diplômée, elle s’installe en journaliste free-lance au Soudan du Sud alors en proie à une guerre civile et ethnique. Son credo : "Témoigner des conditions de vie des populations en souffrance, innocentes et oubliées dans les pays en conflit ".

En octobre 2013, elle débarque en Républicaine centrafricaine. Le pays est déchiré par des conflits très violents entre les groupes rebelles de la Séléka (musulmans pour la plupart et venus du nord du pays pour renverser le régime de François Bozizé en 2013) et les milices d’auto-défense anti-balaka (majoritairement chrétiennes).

Le 12 mai 2014, près de la frontière camerounaise, Camille circule sur moto pilotée par un chef antibalaka. Le groupe est pris dans une embuscade. Camille est tuée d’une balle dans la tête...L'enquête judiciaire sur la mort de la jeune femme se poursuit. Dix suspects sont actuellement incarcérés en Centrafrique. Un procès pourrait avoir lieu, au plus tôt, au printemps prochain.

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