Cet article date de plus de douze ans.

"La Dame en noir" en DVD : Daniel Radcliffe chez les fantômes

« La Dame en noir » marque le grand retour à l’écran de la célèbre Hammer Films, maison de production britannique spécialisée dans l’épouvante, avec notamment ses séries Dracula et Frankenstein qui consacrèrent le mythique duo Christopher Lee-Peter Cushing. C’est également le retour à l’écran de Daniel Radcliffe, après avoir été monopolisé par le rôle d’Harry Potter pendant dix ans.
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Daniel Radcliffe dans "La Dame en noir" de James Watkins
 (Metropolitan FilmExport)

Synopsis : Arthur Kipps, jeune veuf clerc de notaire, se rend dans un village perdu pour régler la succession d’une cliente décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il découvre d’étranges signes qui renvoient à de sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur bascule aux frontières de l'au-delà pour décrypter une malédiction ancestrale.
 

La Hammer touch
Le soin apporté à la production, image de marque de la Hammer, se reflète dans la beauté des décors, des éclairages, de l’interprétation, du sens du rythme et du récit. Le sujet est imprégné de la grande tristesse du personnage d’Arthur (Daniel Radcliffe) marqué par le décès de sa femme, allant à la rencontre d’un spectre, également marqué par un deuil traumatisant.

On retrouve Daniel Radcliffe aujourd’hui âgé de 22 ans, mature, presque méconnaissable, dans un rôle tout imprégné de mélancolie, dans les années 20, aux prises avec un fantôme particulièrement retord, dans une atmosphère gothique du plus bel effet. Si la Hammer a exploré tous les grands thèmes du fantastique de 1956 à 1976, la très respectable maison n’avait jamais traité des fantômes et autres maisons hantées. C’est désormais chose faite, et avec éclat.

"La Dame en noir" de James Watkins
 (Metropolitan FilmExport)

Le respect des codes
Adapté du roman éponyme de Jane Goldman (Ed. Archipel), « La Dame en noir », qui date de 1982, a déjà fait l’objet d’un téléfilm, d’un feuilleton radiophonique et d’une pièce de théâtre, et constitue donc un classique du genre. Son histoire repose sur une trame non moins classique, tout comme son traitement à l’écran. Les films de hantise se prêtent avec bonheur au respect des codes : grande bâtisse victorienne isolée, décors surchargés, jouets inquiétants, chuintements, apparitions fugaces… « La Dame en noir » les remet au goût du jour sans pour autant les taxer de clichés.

Daniel Radcliffe dans "La Dame en noir" de James Watkins
 (Metropolitan FilmExport)

Le réalisateur James Watkins, coutumier du fantastique, accouche d’une véritable perle du genre, en concoctant des atmosphères lourdes et inquiétantes dans un petit village victime d’une malédiction qui s’est échappée du manoir hanté, lui, d’une beauté lugubre fascinante. La route qui y mène, coupée deux fois par jour par la marée et les brumes marines participe d’une poésie prégnante. Plus d’une scène parviennent à créer de vrais moments d’épouvante, comme on en ressent rarement. A frémir de plaisir : envoutant.

Bonus : Les suppléments restent conventionnels et parcimonieux, même s'ils font défiler nombre de participants du film, Daniel Radcliffe en tête. Divisés en trois parties distinctes, les éclairages donnés relèvent plus de la communication promotionnelle que d'une véritable analyse.

La Dame en noir
De James Watkins (Grande-Bretagne/Canada/Suède) - 1h35 
Avec : Daniel Radcliffe, Ciarán Hinds, Janet McTeer
Editeur : Metropolitan FilmExport
DVD : 14,00 euros
Blu-ray : 18,80 euros

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.