"Le Grand Bain" de Gilles Lellouche : "J'avais envie de parler de l'importance du collectif"
C'est la comédie très attendue de ce début d'automne, "Le Grand Bain" signé Gilles Lellouche sort sur les écrans ce mercredi. Pour son premier film en tant que réalisateur seul aux commandes, Gilles Lellouche a rassemblé un super casting : Bekhti, Efira, Foïs Canet, Katerine, Anglade, Poelvoorde, Amalric. Il était l'invité de 20h30 le dimanche.
Gilles Lellouche a déjà une carrière d'acteur bien remplie, mais il se souviendra toute sa vie de ce 13 mai 2018, le jour où son premier film en tant que réalisateur a été présenté en avant-première au festival de Cannes. "Le Grand Bain" y a reçu une standing ovation qui l'a bouleversé :
Les comédies n'ont pas l'habitude d'aller à Cannes. J'avais très, très peur de montrer mon film. Et comme je dis souvent, j'ai adoré descendre les marches mais pas tellement les monter. L'accueil réservé à notre film a été exceptionnel. Ça m'a ému aux larmes".
L'importance du collectif
A 46 ans, Gilles Lellouche avait envie de faire un film qui lui ressemble, avec des thèmes qui lui sont chers. Cela lui a demandé quatre ans de travail : "J'avais envie de parler de l'importance du collectif car j'aime la chaleur humaine et le partage."
Plutôt que de nostalgie, le réalisateur préfère parler de mélancolie :
"J'avais envie de parler de la solitude de ces personnages, qui entre 40 et 55 ans n'ont pas une vie très flamboyante, ce ne sont pas des gens plein de succès en terme de famille, professionnel et sentimental. J'avais envie de raconter des hommes contemporains, écorchés mais qui, à travers le groupe et le vivre ensemble, voient naître une certaine euphorie."
Le tournage a été tellement joyeux, que le clap de fin a été douloureux pour un homme comme Gilles Lellouche qui aime être entouré de ses amis.
Admirateur de Soulages
Adolescent, Gilles Lellouche rêvait d'être peintre. C'est pour cela qu'il a toujours eu une fascination pour Soulages. Il a choisi une oeuvre moins solitaire
"Être peintre c'est apprendre à vivre seul. Et moi, vivre seul c'est pas trop mon talent. Je n'ai pas beaucoup de talent dans la solitude. Je dois avoir une vie intérieure très médiocre."
"La Haine" la révélation
Quand il a vu "La Haine" en 1995, Gilles Lellouche a eu un choc :" C'est la première fois que je voyais un film en ayant conscience de ce qu'est la mise en scène, il m'a donné envie de réaliser à mon tour."
Sautet, Klapisch, Canet ...
Au Panthéon des réalisateurs de Gilles Lellouche figure Claude Sautet, avec notamment "Les choses de la vie" et "César et Rosallie", un chef-d'oeuvre absolu qu'il a vu "à peu près 176 fois". Gilles Lellouche reconnaît s'être beaucoup inspiré d'autres réalisateurs comme Fred Cavayé, Cédric Klapisch, Guillaume Canet. Il a décidé de tous les inscrire au générique de son film, en forme de remerciement pour ce qu'ils lui ont apporté.
"Personne n'a été difficile à convaincre"
Dans la dernière partie de "20h30 le dimanche" les comédiens du "Grand Bain" ont rejoint Gilles Lellouche sur le plateau. Pourquoi les avoir choisis eux, lui demande Laurent Delahousse. "Parce que ce sont les meilleurs, répond franchement le réalisateur. Il y a une chose que j'avais sous estimée, c'est le fait qu'ils s'entraînent dans des bassins. Personne n'a été difficile à convaincre de se jeter à l'eau."
Exigeant et bienveillant
Leila Bekhti qui joue le rôle de la coach de cette improbable équipe masculine de natation synchronisée a beaucoup apprécié le tournage : "Gilles était à la fois exigeant et bienveillant. Son film est comme lui, empli de tendresse et de douceur". Pourtant de la douceur Philippe Katrine ne peu guère en témoigner. Dans le film il prend pratiquement tous les coups de l'intraitable Leïla. "J'y ai pris plaisir", souligne le chanteur avec un large sourire.
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