"Le Hobbit" inaugure une nouvelle ère au cinéma
Jusqu'à 120 images/seconde
Cette révolution, appelée HFR, permet de tourner et de projeter en numérique à 48 images seconde, au lieu des 24 actuelles. En multipliant la vitesse, l’image acquiert un niveau de netteté et de réalisme inédits, ce qui est particulièrement adapté pour le procédé relief, tout en donnant plus de confort pour les yeux des spectateurs. Alors que le procédé était quelque peu décrié par les studios qui prenaient le large ces derniers mois, le HFR relance l’engouement pour la 3D qu’avait suscité « Avatar » de James Cameron.
Ce n’est pas la première fois que la technique de tournage et de projection accélérée est expérimentée. Au tournant des années 1970/80, le spécialiste des effets spéciaux Douglas Trumbull (concepteur des trucages de « 2001 l’Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick, de « Blade Runner » de Ridley Scott…) inventait le Showscan, qui permettait de tourner à une vitesse allant jusqu’à 72 images par seconde. Le support était encore analogique, sur pellicule. Désormais, le numérique prend le dessus et le procédé relief en oblige l’utilisation. Aujourd’hui expérimenté par Peter Jackson à 48 images/seconde, le HFR va bientôt permettre de tourner et de projeter à 60 images/seconde et jusqu’à 120 images/seconde ! James Cameron a d’ores et déjà annoncé que les deux prochaines suites d’« Avatar » seront tournées en 3D HFR à 60 images/seconde.
Cette révolution technologique entraîne par conséquent une transition complexe pour les exploitants qui doivent adapter leur matériel de projection. Le passage au numérique ne s’est déjà pas fait sans mal et n’est pas encore totalement abouti, même s’il est en passe de l’être. Les projecteurs numériques permettent déjà d’accélérer la vitesse de projection. Mais seuls les appareils de deuxième génération (série II) peuvent être équipés du « Mediablock » (IMB) permettant un débit à la projection de la 3D HFR à 48 images/seconde. Aussi, sur un parc de 5000 projecteurs numériques en France, seuls 600 disposent d’un IMB. Aux exploitants de s’équiper avec un important coût d’investissement à la clé.
A l’heure de la Sortie du « Hobbit : un voyage inattendu », première partie d'une trilogie préquelle du "Seigneur des anneaux", une cinquantaine de salles pourront le diffuser en 3D HFR, sur une combinaison totale de 1000 écrans, précise Olivier Snanoudj, vice-président de Warner Bros. France qui distribue le film. Après la sortie du film en France le 12 décembre, le deuxième opus est attendu en décembre 2013 et le troisième épisode un an plus tard, toujours durant la période cruciale de Noël.
Wellington rebaptisé Terre du Milieu
Pavoisée aux couleurs de la "Terre du milieu", Wellington a déroulé le tapis rouge mercredi pour la première mondiale du premier volet des aventures de "Bilbo le Hobbit" dont la première mondiale a attiré des hordes de fans grimés en Bilbon Sacquet, Gandalf ou Gollum.
Quelque 100.000 personnes étaient massées sur le parcours pour acclamer l'enfant du pays, le réalisateur Peter Jackson. "C'est émouvant et très touchant", a sobrement confié Jackson, réputé pour son économie de mots. "C'est comme si votre monde était sens dessus dessous".
Outre Cate Blanchett (Galadriel) et Martin Freeman (Bilbon Sacquet), Elijah Wood (Frodon), Barry Humphries (le Grand Gobelin) et Hugo Weaving (Elrond) ont foulé le tapis rouge sous les vivats.
Le Canadien James Cameron, réalisateur des deux films les plus lucratifs de l'histoire du cinéma - "Avatar" et "Titanic" avec des recettes cumulées de 5 milliards de dollars US (3,9 milliards d'euros) - était également présent. Pour lui, "Bilbo le Hobbit", tourné à la fréquence de 48 images par seconde contre 24 images/s traditionnellement, va devenir la référence pour le cinéma haute définition comme "Avatar" l'est devenu pour la 3D, malgré les critiques qui jugent le rendu "artificiel" trop net. "Il faut parfois de l'audace pour changer les choses", a répondu Cameron.
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