"Le Jour le plus court", c'est aujourd'hui la grande fête du court-métrage
Le Centre national du cinéma (CNC) a repris le concept de la fête de la musique, organisée depuis trente ans le jour le plus long. A la fois organisée et informelle, elle va prendre possession des salles de cinéma et surtout des lieux de rencontres, des bars, des murs, des gares.
"Le Jour le plus court" (c'est le nom de la fête du court-métrage) veut mettre en valeur une production abondante et peu diffusée, en mobilisant professionnels et amateurs.
"Les courts sont de plus en plus souvent absents des cinémas et des chaînes de télévision - ou alors à des horaires tardifs, alors que jamais la production n'a été aussi riche », souligne le président du CNC, Eric Garandeau.
Le CNC a sollicité les parrainages de Jeanne Moreau, Jacques Perrin, Mélanie Laurent, Julie Gayet et Michel Gondry et reçu le soutien enthousiaste de Martin Scorsese. Il a ouvert un site internet centralisant toutes les programmations qui lui ont été signalées, à Paris et dans les régions.
Il a également acquis les droits de 150 films courts, mis à disposition des associations et des salles qui souhaitent les diffuser. Et les principaux réseaux - CGR, Gaumont Pathé, MK2 - se sont engagés à projeter un court au début de chaque séance.
Le court-métrage annonce le cinéma de demain
"Les salles savent que le court, c'est la relève du cinéma de demain", souligne Sophie Massot, chargée de l'événement au CNC. Les jeunes réalisateurs commencent souvent par faire court pour exposer leurs talents. Elle a demandé "un effort à chacun", les lieux de programmation assumant les frais de diffusion.
Apparemment, l'appétit est là : l'Agence du court métrage, qui est chargée de répondre aux commandes - et met aussi à disposition plus de 250 films - est débordée depuis deux semaines avec plus de 1.800 événements à alimenter.
Tout cinéaste saisi par le désir de filmer, qui empoigne une caméra ou un smartphone, est invité à diffuser librement son oeuvre sur les murs ou dans la salle des fêtes de son quartier, voire de son école : ni commission ni visa de censure, Eric Garandeau tient à préserver le côté informel de la fiesta, à l'instar de la grande soeur musicale.
A Paris, la Gare Montparnasse, dans laquelle Georges Méliès, ruiné, a fini sa vie en vendant des jouets, projettera 21 films sur grand écran de 7h à 20h pour lui rendre hommage. Le CNC, le Musée du Quai Branly, le Centre Pompidou, la Cité de la Musique, l'Opéra Bastille et le Musée d'Orsay ont également promis leur concours.
Plusieurs instituts français de l'étranger se sont joints à la fête en attendant que d'autres pays s'y mettent à leur tour. Après tout, la fête de la Musique a mis cinq ans à s'exporter.
Le programme sur le site du "Jour le plus court"
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