"Les éléphants perdus" de Claude Andrieux : l'importance du label Art et Essai pour un premier film
Il a parcouru l'Islande en stop quand il avait 20 ans, puis plus tard les montagnes du monde sur lesquelles il a posé son regard affûté de documentariste notamment pour le magazine Montagne. Claude Andrieux a cette curiosité insatiable pour le monde qui l'entoure. Dans son village de Saint-Hugues-en-Chartreuse où il a posé ses valises il y a trente ans, il goûte toujours avec la même envie ses rencontres au café du village. C'est ici qu'est née l'idée de son premier long métrage "Les éléphants perdus".
Synopsis
Deux hommes débarquent du Ferry dans un port islandais. Maxime, 22 ans, contrebassiste, est en pleine déprime existentielle après une rupture amoureuse. Il a rendez- vous pour pour une audition avec Björk, chanteuse islandaise internationalement reconnue. Mickey, chauffeur routier au chômage, l’accompagne. Les voila partis en voiture, contrebasse sur le toit, pour un huis clos de 800 Kms à travers déserts volcaniques et côtes déchiquetées. Les relations entre ces deux paumés de la vie vont rapidement se dégrader.
Reportage France 3 Alpes : I. Guyader / C. Lepoittevin / T. Huynh
Claude Andrieux a retrouvé l'Islande presque comme il l'avait laissée, il y a 40 ans. Le paysage n'a pas bougé. La ville de Reikjavik s'est un peu développée. Il y a toujours une seule route qui fait le tour de l'île.
C'était parfait pour raconter cette histoire de gens qui sont à la fois en plein désert et en même temps enfermés sur une île. C'était l'idée de départ, un huis clos en pleine nature.
Trop hors normes
Le tournage en 18 jours a été celui d'un film à petits moyens
Un film sans casting qui se passe en Islande, un pays qui est cher, ça a rebuté beaucoup de producteurs. J'étais trop hors normes pour en trouver un qui m'accompagne.
C'est pour cela que Claude Andrieux a décidé de produire lui-même son film, auquel il a associé son épouse Françoise au montage, son fils Johan comédien, Lucas son fils cadet et sa bande de potes.
Des récompenses et du public
L'obstination du montagnard a payé. Son film "Les éléphants perdus" a obtenu le Zénith de bronze au festival des Films du monde de Montréal et s'est distingué au FairHope Film Festival aux Etats-Unis. Depuis le 31 janvier, il remplit la salle du cinéma Saint-André-des-Arts à Paris et celle du Club à Grenoble. Le statut de de film d'art et d'essai devrait lui ouvrir la porte d'autres cinémas en France.
Label Art et essai : les critères de recommandations
• œuvre possédant d’incontestables qualités mais n’ayant pas obtenu l’audience qu’elle méritait
• œuvre Recherche et Découverte, c’est à - dire ayant un caractère de recherche ou de nouveauté dans le domaine cinématographique
• œuvre reflétant la vie de pays dont la production cinématographique est assez peu diffusée en France
• œuvre de reprise présentant un intérêt artistique ou historique, et notamment considérée comme des «classiques de l’écran»
• œuvre de courte durée, tendant à renouveler l’art cinématographique.
Peuvent également être comprises dans les programmes cinématographiques d’art et d’essai ;
• des œuvres récentes ayant concilié les exigences de la critique et la faveur du public et pouvant être considérées comme apportant une contribution notable à l’art cinématographique
• des œuvres cinématographiques d’amateurs présentant un caractère exceptionnel
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