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Ray Harryhausen, pionnier des effets spéciaux, est mort

Un des grands pionniers des effets spéciaux au cinéma, Ray Harryhausen, connu pour son travail dans des films tels que "Jason et les Argonautes" (1963) et "Le choc des Titans" (1981), est mort mardi à 92 ans à Londres, a annoncé sa famille.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP) / Jacky Bornet
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Ray Harryhausen
 (CARL COURT / AFP)
Les commentaires ont afflué en provenance d'Hollywood dès l'annonce de la disparition de cet homme né en 1920 à Los Angeles, créateur de la Dynamation (technique de combinaison des prises de vues réelles et de miniatures) dans les années 50.
"Ray nous a tous grandement inspirés dans l'industrie" des effets spéciaux, a réagi George Lucas, le réalisateur de la série "La Guerre des Etoiles". "L'art de ses premiers films, avec lesquels la plupart d'entre nous ont grandi, nous a tellement inspirés. Sans Ray Harryhausen, il n'y aurait probablement pas eu de Star Wars", a-t-il ajouté.
Quant au réalisateur néo-zélandais Peter Jackson, il a dit de sa saga "Le Seigneur des anneaux" que c'était son "film Ray Harryhausen", car "il n'aurait jamais été fait, pas par moi en tout cas" sans l'apport de ce maître des effets spéciaux. 

Une carrière consacrée à la magie du cinéma
Outre les films précités, Harryhausen a débuté sa carrière avec le précurseur de ce qu'il a appelé la Dynamation, Willis O' Brien, le créateur des effets spéciaux de "King Kong", dans la suite directe du film de 1933, "Monsieur Joe" (1949 - "Mighty Joe Young). Fasciné par "King Kong", Ray Harryhausen, enfant, bricolait très jeune ses propres films animés image par image dans le garage de ses parents. Ces derniers l'aidaient même à réaliser ces saynètes fantastiques, de science-fiction ou mettant en scène des dinosaures.

Ami d'enfance de l'écrivain de science-fiction américain Ray Bradbury, sa première grande contribution aux effets spéciaux au cinéma se fera sur "Le Monstre des temps perdus" (1953), adapté d'une nouvelle de l'auteur des "Chroniques martiennes". Ce film inspirera par ailleurs les japonais qui créeront dans la foulée "Godzilla", le plus célèbre monstre de l'île du soleil levant.

Mais le film qui va réellement révéler Harryhausen, est "Le 7e Voyage de Sinbad", où la symbiose entre prise de vues avec des acteurs et poupées animées image par image fait merveille. S’ouvre alors la porte du succès et Harryhausen enchaîne film sur film. "Jason et les Argonautes" (1963) est sans doute son chef-d’œuvre, il participe à "L'île mystérieuse" (1961), d'après Jules Verne,  puis aux "Premiers hommes dans la Lune" (1964), d'après H. G. Wells. En 1969 il participe, toujours à la tête des effets spéciaux à "La Vallée de Gwangi", vieux projet élaborer avec Willis O' Brien autour d'un western, ou des cow-boys seraient confrontés à des dinosaures.

Harryhausen prolonge ensuite le "7e Voyage de Sinbad" avec deux autres aventures du marin : "Le Voyage fantastique de Sinbad" (1973), puis "Sinbad et l'oeil du tigre" (1977). Il participa en 1966 à "Un million d'années avant Jésus Christ" produit par la Hammer Film avec Rachel Welch et John Richardson, pour ses magnifiques scènes de dinosaures et autres effets spéciaux. Le dernier film qui témoigne de sa patte est "Le Choc des Titans" (1981) qui a fait l'objet d'un remake en 2010, avec des effets spéciaux cette fois numériques.

Un génie sans égal
Si Ray Harryhausen n'était pas réalisateur. Il fut producteur, scénariste, parfois acteur dans les films auxquels il a participé. Il filmait et mettait en scène par contre toutes les séquences d’effets spéciaux qui lui incombaient, seul, un travail minutieux et épuisant, d’une précision inouïe.

Remarquable dessinateur, il visualisait sur papier les scènes qu'il voulait porter à l'écran, avec une maestria dans la lignée d'un Gustave Doré qu'il vénérait. Son premier rôle était "responsable des effets spéciaux", mais les réalisateurs des films auxquels il a apporté sa contribution n'ont pas laissé leur nom dans l'histoire du cinéma, comme ce génie a pu le faire. Tant et si bien que tous ces films lui sont attribués, comme films de Ray Harryhausen, plutôt que de Nathan Juran,  Don Chaffey ou Cy Enfield, entre-autres, crédités comme metteur en scènes de ces productions.

Le cinéma vient de perdre un de ses plus grands génies, sans lequel nombre de vocations n’auraient pu naître. Héritier de Méliès, il reste à tout jamais comme un pont entre les origines du cinéma, celui d’aujourd’hui et de demain

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