Regards sur le cinéma du monde à Rouen
"Frontières", c'est le thème de cette 17ème édition du festival. Elles évoquent la découverte, mais elles nous barrent aussi l'horizon. Et c'est tout naturellement que l'on retrouve cette ambivalence dans les films projetés lors de l'évènement. Les frontières y apparaissent dans leur réalité géographique ou sociétale.
Parmi la vingtaine de longs-métrages figurant dans la sélection, on note des oeuvres remarquées "Dans la Brume électrique" de Bertrand Tavernier, "Exils" de Tony Gatlif, "Gare centrale" de Youssef Chahine et "Terre promise" d'Amos Gitaï, mais aussi des affiches peu connues comme "Le Bonheur d'Elza" de Mariette Montpierre (2011). Bernadette, d'origine guadeloupéenne, a tout donné à ses deux filles pour les élever en métropole, mais ses certitudes s'effondrent lorsque l'une d'elles lui annonce qu'elle part en Guadeloupe.
Autre film qui parle de migration : "Si le Vent soulève les sables" de Marion Hänsel sorti en salles en 2007. La réalisatrice belge, auteur de "Dust" et des "Noces Barbares", conte un exode tragique presque sans paroles. Une famille africaine tente de fuir la sécheresse et la guerre.
Mais partir, ce n'est pas forcèment quitter son pays, c'est aussi dépasser son quotidien pour vivre ses rêves. Dans "Africa United" de Debs Gardener Paterson (2011), trois enfants rwandais vont tout faire pour assister à l'ouverture de la Coupe du monde de football 2010. Les problèmes commencent quand ils montent dans le mauvais bus et partent pour le Congo.
A découvrir aussi un long-métrage coup de poing tourné en Albanie par Bujar Alimani : "Amnistie" (sorti en salles en 2011). Le gouvernement albanais publie une loi permettant aux prisonniers de rencontrer leur conjoint dans l'intimité une fois par mois. A Tirana, Elsa rencontre son mari emprisonné pour loyers impayés. Sheptim s'y rend également pour voir son épouse, incarcérée pour faux et usage de faux. Une histoire d'abandon va naître entre ces deux êtres.
Le festival donne également la part belle aux documentaires. Une trentaine figure au programme. Il faut dire que le genre est bien plus abordable pour les cinéastes en quête de moyens. On remarquera notamment parmi les plus récents, "La linea invisible" de Lisa Diez Gracia. Au Mexique, une communauté d'indiens organise de nuit, une étrange attraction touristique : le passage clandestin de la frontière.
"Territoire perdu" du belge Pierre-Yves Vandeweerd, retrace les exils, les attentes et les combats du peuple sahraoui. L'Autrichien Werner Boote signe un documentaire écologique catastrophiste "Plastic Planet". Un personnage-enquêteur, le réalisateur lui-même promène son sac à dos aux quatre coins du monde et dénonce un danger global, symbole de sur-consommation et de pollution à grande échelle.
En parallèle des projections, "Regards sur le cinéma du monde" organise des rencontres grand public et des ateliers avec les scolaires. Les élèves de CM1-CM2 de l'école François-Villon de Rouen ont ainsi pu s'initier au court-métrage avec le réalisateur américain David James Baker.
3ème épisode du festival : le regard du jeune public
Projection du film "Africa United" de Debs Gardener Paterson. "Africa United" raconte l'histoire extraordinaire de trois enfants rwandais qui tentent de réaliser le rêve de leur vie, assister à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde de Football 2010 à
Johannesburg. Une traversée d'un continent qui se transforme en voyage initiatique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.