Remarqués à Cannes, "Zulu" et Forest Whitaker arrivent sur les écrans
De Jérôme Salle (France), avec : Orlando Bloom, Forest Whitaker, Conrad Kemp - 1h45 - Sortie : 4 décembre 2013
Synopsis : Dans une Afrique du Sud encore hantée par l'apartheid, deux policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d'une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des deux hommes et les contraindre à affronter leurs démons intérieurs.
Jérôme Salle qui n’était jamais allé en Afrique du Sud, dit avoir été séduit par le roman de Caryl Férey, transmis par son agent. Assez pour avoir la volonté de l’adapter, de se rendre dans le pays, d’en être envoûté, et de tourner son film sur place avec un équipe locale et cinq Français. Il en tire un thriller de très grande classe, où l’amour pour le pays transpire dans tous les plans. Le meilleur film de clôture du Festival depuis des lustres.
Avant tout, parce que le script est de la dentelle, avec des personnages creusés. Deux flics à la dérive, comme on a vus souvent, mais ici traités de l’intérieur comme on l’a rarement vu. Tous deux, Ali (Forest Whitaker) et Brian (Orlando Bloom) traînent des casseroles à leurs basques, mais ce n’est que progressivement que l’on apprend leur passé, pour mieux éclairer leurs agissements au cours de l’enquête qu’ils ont à charge. Et "à charge" est un euphémisme. Ténèbres
Le génie du script est d’articuler cette histoire dans celle d’un pays au croisement d’un régime raciste et du pardon à ceux qui l’on institué. Les deux enquêteurs se situent à ce carrefour et nourrissent tous les enjeux. Formidable Forest Whitaker, mais tous les qualificatifs suffisent-ils pour reconnaître son talent ? Orlando Bloom ne l’est pas moins. Très bonne idée de Jérôme Salle que de faire appel à lui, à contre-emploi, puisque jusqu’ici toujours dans des rôles positifs, immaculés, dont « Legolas » dans « Le Seigneur des anneaux » est l’archétype. Ces ténèbres nouvelles lui siéent à merveille.
Sujet : MJ Jouan, Z. Berkous, C. Indjeyan Enfin, la mise en scène de Jérôme Salle est en phase avec le sujet, pris à bras le corps. Rythmé, spectaculaire et violente, elle se veut avant tout le reflet réaliste d’une situation. Celle de l’après-apartheid dans un pays qui n’a pas encore résolu toutes les données de l’équation. Comme le travail d’une Histoire en marche. Passionnant de bout en bout, avec un script au cordeau, des acteurs enthousiastes et un réalisateur au mieux de sa forme - évoquant un William Friedkin -, « Zulu » mérite de faire un carton à partir du 4 décembre, date de sa sortie en salle. Surprise !
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