Reportage Trente ans après sa mort, Federico Fellini s'expose à Paris

La fondation Pathé-Jérôme Seydoux accueille l'événement jusqu'à fin janvier, et présente de nombreux textes ou dessins du grand cinéaste italien, réalisateur de "La dolce vita", "La strada" ou "Huit et demi", disparu en 1993.
Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'exposition "Fellini Maestro !" à la fondation Pathé-Jérôme Seydoux, à Paris (François Ayme)

Dire que Federico Fellini était un grand artiste doublé d'un sacré personnage, parfois colérique, est une banalité. Ce qui l'est moins, banal, ce sont ses nombreux dessins, journaux de bord, et photos de tournages présentés dans l'expo qui illustrent son processus créatif, sa manière de considérer son art et le cinéma en général.

Et il faut le voir mimer, de façon précise et presque obsessionnelle, ce qu'il attend de ses comédiens.

"Fellini, c'est un continent tellement immense qu'on peut être touché par de nombreuses choses visibles ici"

Stéphanie Salmon, co-commissaire de l'exposition

à franceinfo

Et le co-commissaire de l'exposition de préciser : "Mais je crois que ce que je préfère personnellement, ce sont ces près de 70 dessins faits sur les tournages, des sortes de gribouillis avec lesquels on sent qu'il s'amuse avec ses collaborateurs. Mais je citerais aussi son journal de bord pour son adaptation de Casanova en 1976, qui dit toute l'aversion qu'il pouvait avoir pour le sujet et son acteur Donald Sutherland. Un document que Fellini avait déchiré, mais dont on peut présenter quelques pages et qui raconte aussi l'histoire du film."

L'exposition "Fellini Maestro !" à la fondation Pathé-Jérôme Seydoux, à Paris (François Ayme)

Une légende du cinéma moins connue des plus jeunes

Tout le rez-de-chaussée du bâtiment est consacré à La dolce vita, film culte de 1960 et sans doute le plus connu du cinéaste. On peut croiser aussi les costumes de Casanova ou du Satyricon, ou encore les dessins de Milo Mannara pour la BD adaptée du film avorté Le voyage de G. Mastorna.

Mais si on "dézoome" un peu, avec plusieurs autres chefs d'œuvre à son actif comme 8 et demi, Amarcord, La Strada ou Roma, il parait clair que Fellini reste une légende du cinéma, pas si évident pourtant pour les plus jeunes, trentenaires et moins, glisse le co-commissaire de l'exposition. 

"C'est un metteur en scène, non-américain qui plus est, qui a quand même eu cinq Oscars, ils sont assez peu dans ce cas-là, je pense, analyse Stéphanie Salmon. Mais après son décès en 1993 les films ont été moins diffusés, c'est un cinéaste qui reste assez peu étudié, et qu'on mentionne moins souvent par exemple qu'un Pier Paolo Pasolini. Il y a aussi un certain éparpillement des droits de ses films entre plusieurs distributeurs qui expliquent peut-être aussi la difficulté d'éditer des coffrets Fellini ou d'organiser des rétrospectives. Mais si ses messages et ses thèmes nous semblent peut-être plus éloignés de nos préoccupations actuelles, ça reste des films absolument majeurs et un vrai monde en soi."

Le 1er décembre, la fondation Pathé-Jérôme Seydoux accueillera une journée d'étude sur Fellini avec plusieurs conférences, et l'exposition dure jusqu'au 27 janvier.

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