"Solo : A Star Wars Story", ou la jeunesse tumultueuse de Han
Un jeune Solo falot
L’intrigue voit Solo adolescent fuir la planète esclavagiste où il vit, pour être initié à la rapine par Tobias, prince des voleurs interprété par le toujours impeccable Woody Harrelson. La débauche d’action et d’effet visuels n’a peut-être jamais atteint ce niveau dans un film. Pourtant, entre les derniers Marvel et autres "Transformers" ou "Rampage : hors de contrôle", on a été servi. Mais ce n’est pas forcément un reproche, tant "Solo" est de ce point de vue presqu’un manifeste, sous la forme d’un film poursuite de bout en bout. Le choix est d’autant plus probant qu’Alden Ehrenreich ("Sublimes créatures") est assez insipide, pour incarner Han Solo, interprété par un charismatique Harrison Ford dans la trilogie originelle.Reportage : D. WOLFROMM, N. HAYTER, G. BEAUFILS, G. PIRES
Ceux qui l’entourent s’en tirent plutôt mieux. Hormis l'excellent Harrelson, la charmante Emilia Clarke ("Game of Throne") en Qi’ra, l’amante de Solo, joue un double jeu convaincant, ou Donald Glover qui reprend les tics de Lando Calrissian, l’ambigu "ami" de Han (à l’origine Billy Dee Williams). Howard parvient tout de même à insuffler un peu d’émotion dans la relation Solo-Qi’ra, surtout sur la fin, quand les enjeux se troublent et mériteraient d’être creusés dans une suite. Notamment avec l’apparition d’un personnage central issu de "L’Episode 1 : La Menace fantôme" ; une des bonnes surprises du film.
Développements potentiels futurs
Il y a d’autres bonnes surprises dans "Solo" : la rencontre entre cet héroïque "vaurien" et Chewbacca, celle avec Lando Calrissian mais aussi la découverte du vaisseau mythique Millenium Falcon, et comment Han l’a acquis. Enfin, la naissance embryonnaire de la Rébellion contre l’Empire est plutôt bien vue.Toutes ces scènes, en intimité avec les héros et la saga, inspirent un réel plaisir aux fans de la première heure et à ceux qui les ont rejoints depuis.
Le rythme de ce film poursuite ne mollit pas une seconde. Il est peut-être de ce point de vue un peu chargé. Mais c’est sans doute pour correspondre à un public renouvelé, coutumier d’un tel dynamisme, au détriment de l’émotion. C’est dire si le spectacle et le spectaculaire sont au rendez-vous. Les scènes, au visuel inédit, s’enquillent rapidement, peuplées de créatures et de robots jamais vus, réalisés avec un soin toujours exigeant, tout comme les décors et costumes. L’esthétique recoupe souvent le réalisme de "Rogue One". Comme si ces "Spin Off" se caractérisient par un visuel en marge de la pure fantasy des quatre trilogies des Jedi.
"Solo" confirme cette orientation prometteuse de développements futurs, tant le film de Ron Howard détient un fort potentiel, pour sortir des redites dans lesquelles s’enfonce la saga "officielle".
LA FICHE
Réalisateur : Ron Howard
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Alden Ehrenreich, Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover, Thandie Newton, Paul Bettany
Sortie : 23 mai 2018
Synopsis : Embarquez à bord du Faucon Millenium et partez à l’aventure en compagnie du plus célèbre vaurien de la galaxie. Au cours de périlleuses aventures dans les bas-fonds d’un monde criminel, Han Solo va faire la connaissance de son imposant futur copilote Chewbacca et croiser la route du charmant escroc Lando Calrissian… Ce voyage initiatique révèlera la personnalité d’un des héros les plus emblématiques de la saga Star Wars.
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