Sortie du film "Waste land" : des poubelles de Rio au musée
On les appelle des "catadores". Au Brésil, ils vivent du recyclage des monceaux d'ordures sur lesquels ils passent leur vie. Longtemps avant que les pays qui ne connaissent pas la misère de masse ne découvrent le tri sélectif, les pauvres du monde entier, de l'Afrique à l'Amérique du Sud en passant par l'Asie savaient reconnaître dans un tas d'immondices ce qui pourrait, une fois récupéré, être revendu et leur rapporter de quoi ne pas mourir de faim.
Au delà de l'illustration d'une démarche artistique, le film de Lucy Walker nous emmène au coeur d'une société en marge de la nôtre, à la fois parasite et salutaire. Elle vit de nos excès et nous aide à les "digérer". Dignité et entraide naissent d'ailleurs plus facilement sur ce terreau de récupération que dans nos plates-bandes bien irriguées. Ce film généreux nous apprend que s'il y a une honte, ce n'est pas, assurément, d'appartenir à ce monde qui vit de l'ordure mais plutôt d'être de ceux qui acceptent que cela existe.
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