"Anna" de Luc Besson : un thriller au féminin dans la lignée de "Nikita"
Un film de Luc Besson, bon ou pas, est toujours un événement. Son nouveau film "Anna" est plutôt un bon cru.
Après le demi-échec de Valérian, Anna, le nouveau Luc Besson, devrait trouver son public. Même s’il lorgne du côté de son Nikita de 1990 et de Red Sparow (Francis Lawrence) sorti l’an dernier, le réalisateur français le plus international réalise un thriller efficace au féminin. Sur les écrans le mercredi 10 juillet.
"Une femme peut en cacher une autre"
C’est l’accroche publicitaire du film. Anna est tour à tour vendeuse sur un marché, top model, amoureuse, tueuse… Au service du KGB, elle revêt tous les avatars pour mener ses missions à travers le monde. Jusqu’à ce que la manipulée devienne manipulatrice pour sortir de son guêpier.
Luc Besson préfère les héroïnes. Nikita, Liloo dans Le Cinquième élément, Lucy… Maintenant Anna. Trois de ses titres portent un prénom féminin. Une trilogie ? Dommage que son nouveau film rappelle beaucoup Nikita en reprenant au passage des éléments de Red Sparow. Il refait donc un thriller. Bien réalisé, mais "pompé". Cela aurait été un western, Besson aurait abordé tous les genres majeurs au féminin après le thriller et la S-F (fantastique). Dommage qu'il rate le coche.
Les atouts Mirren et Arbogast
Luc Besson est bon réalisateur, bon producteur, mais ne sait pas écrire. Comme il rédige ses scénarios et ses dialogues, cela laisse la seule partie technique au bénéfice de ses films. Il a des sujets et des personnages forts, mais les développe mal. Ce qui ne l’empêche pas de rencontrer un large public, et de parsemer de qualités son œuvre. Mais il ne sait pas écrire. La preuve est combien il s’inspire de ses pairs dans ses scénarios. Toutefois, Besson à la solution…
Son atout majeur est Thierry Arbogast, son directeur de la photographie depuis Nikita en 1990. Un des meilleurs "chef-op" mondiaux. Toujours écran large (scope), cadrée au millimètre, éclairée au photon, l’image valorise l’impact visuel au détriment du sens. Emballée dans un montage au cordeau, par l’habitué de la maison Julien Rey, cela s’appelle l’efficacité. Avertissement : Anna tue beaucoup. Mais on reste propre. Face à trente tueurs dans un couloir, elle les abat tous, dans de jolies chorégraphies, sorties d’un jeu vidéo.
Avec la découverte de Sasha Luss (Anna) dans une performance très physique, et son action constante, le film vaut surtout par la présence de Helen Mirren (The Queen). Méconnaissable, elle s’amuse dans son rôle de ponte du KGB, implacable et imprévisible. Elle est visiblement ravie de participer à un film parfait pour l’été. Spectaculaire et distrayant
La fiche
Genre : Thriller
Réalisateur : Luc Besson
Acteurs : Sasha Luss, Helen Mirren, Luke Evans, Cillian Murphy, Alexander Petrov
Pays : France
Durée : 1h59
Sortie : 10 juillet 2019
Distributeur : Pathé Distribution
Synopsis : Les Matriochka sont des poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres. Chaque poupée en cache une autre. Anna est une jolie femme de 24 ans, mais qui est-elle vraiment et combien de femmes se cachent en elle ? Est-ce une simple vendeuse de poupées sur le marché de Moscou ? Un top model qui défile à Paris ? Une tueuse qui ensanglante Milan ? Un flic corrompu ? Un agent double ? Ou tout simplement une redoutable joueuse d’échecs ? Il faudra attendre la fin de la partie pour savoir qui est vraiment Anna et qui est “échec et mat”.
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