"Calamity" : l'enfance de Calamity Jane dans un splendide dessin animé français
Une merveille en animation traditionnelle, preuve supplémentaire du talent de l'école française dans un genre qui a le vent en poupe.
Le film d’animation connaît un âge d’or. Pas une semaine sans un ou deux films pour la jeunesse ou les adultes dans les salles. Grand bien soit-il ! Cette reconnaissance ressemble à celle de la BD dans les années 1970. Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé, qui sort mercredi 14 octobre, confirme la règle. Tout comme l’atteste son prix Cristal du meilleur film d’animation 2020 au Festival d’Annecy. Yihaaa !
Animation traditionnelle
En 1863, la famille Cannary est en route vers l’Oregon dans un convoi. Veuf, le père avec deux fillettes et un garçonnet, se blesse et doit laisser les rênes du chariot à son aînée Martha Jane. Elle se met à dos tous les pionniers, le chef de convoi en tête, surtout quand elle se met à porter des pantalons, déclenchant le scandale. Accusée à tort d’avoir volé des biens, elle fuit pour prouver son innocence. C’est une suite d’aventures incroyables qui s’enchaînent, dont la rencontre avec un autre jeune affranchi. Sa pugnacité et son courage lui vaudront le surnom de Calamity Jane, future légende de l’Ouest.Rémi Chayé, qui a signé Tout en haut du monde en 2016 et collaboré en tant que Premier assistant réalisateur sur Le Tableau en 2011, confirme son talent avec ce magnifique dessin animé. Un western sur les origines d’une des grandes figures de l’Ouest, dans un style graphique subtile à l’animation peaufinée, digne des plus grandes réussites du genre. Sa technique traditionnelle laisse loin derrière elle la veine très en vogue du numérique, démontrant que les meilleures soupes se font dans les vieux pots… de gouache, bien sûr.
Féministe
On ne connaît pas grand-chose de la biographie de Calamity Jane qui, comme tous ses contemporains (Billy the Kid, Jesse James, Wild Bill Hickok …), a engendré beaucoup de littératures. On a toujours retenu davantage la légende que la réalité, et Calamity Jane y a, pour sa part, beaucoup contribué. Rémi Chayé a imaginé, en partant du peu de témoignages disponibles, une histoire mirifique en accord avec ce qu’elle est devenue, femme de l’Ouest dans un monde d’hommes rudes. D’où le sous-texte très féministe du film qui tranche avec les gentilles princesses de chez Disney.
Autre différence avec le studio aux grandes oreilles, un style graphique où dominent de grands aplats de couleurs pures qui animent les grands espaces, véritables acteurs du film. L’animation, quant à elle, est fluide tout en s’émancipant de l’artificialité numérique. Les personnages sont des plus attachants, héros d’une aventure passionnante aux nombreux rebondissements. Enfants et parents y trouveront largement leur compte : une grande réussite.
La fiche
Genre : Animation / Western
Réalisateur : Rémi Chayé
Acteurs (voix) : Salomé Boulven, Alexandra Lamy, Alexis Tomassian
Pays : France
Durée : 1h47
Sortie : 14 octobre 2020
Distributeur : Gemeka Films
A partir de 6 ans
Synopsis : 1863, États-Unis d’Amérique. Dans un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C’est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L’apprentissage est rude et pourtant Martha Jane ne s’est jamais sentie aussi libre. Et comme c’est plus pratique pour faire du cheval, elle n’hésite pas à passer un pantalon. C’est l’audace de trop pour Abraham, le chef du convoi. Accusée de vol, Martha est obligée de fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle découvre un monde en construction où sa personnalité unique va s’affirmer. Une aventure pleine de dangers et riche en rencontres qui, étape par étape, révélera la mythique Calamity Jane.
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