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"Calvary", une décoiffante balade irlandaise
Dans un délicieux village irlandais, un robuste prêtre tente d'aider des paroissiens assez déjantés. Un petit monde qui va se révéler de plus en plus hostile. Décor magnifique, dialogues bien troussés, "Calvary" mérite le détour.
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La note Culturebox
4 / 5 ★★★★☆
4 / 5 ★★★★☆
Drame irlandais de John Michael McDonagh – avec Brendan Gleeson, Chris O'Dowd, Kelly Reilly, Aidan Gillen, Isaach de Bankolé et Marie-Josée Croze – Durée : 1h45 – Sortie : 26 novembre 2014
Synopsis : La vie du père James est brusquement bouleversée par la confession d’un mystérieux membre de sa paroisse, qui menace de le tuer. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend… "J'ai goûté au sperme quand j'avais sept ans". La première phrase du film tape dur. D'autant qu'elle est prononcée dans un confessionnal. Qui est l'homme qui parle ? On ne le saura que bien plus tard. Celui qui écoute, accablé, nous accompagnera lui durant tout le film.
Le très intègre Père James va-t-il payer pour les autres, ces hommes d'églises rattrapés par de terribles affaires de pédophilie ? Prêtre robuste et non-conformiste, il se débat dans un village dont les rares habitants sont autant de gueules incroyables. L'inspecteur de police reçoit en présence de son petit ami qui s'exclame "Ta vie est un livre ouvert, comme ton cul". Le patron du bar est bouddhiste, mais il a la batte de baseball facile. On croise encore une jeune femme qui adore les transgressions, cocaïne et violences sexuelles. Et le reste de la galerie est du même tonneau. Le Père James essaie tant bien que mal d'aider son prochain, mais il mal récompensé. Joliment filmé, dans une Irlande de carte postale, "Calvary" est un film surprenant. Plutôt conformiste sur la forme, il est bien plus extraverti pour tout ce qui concerne la construction de ses personnages, de l'intrigue et de l'ambiance générale.
Pince sans rire, un petit côté Eddy Mitchell barbu et grisonnant, Brendan Gleeson (le Père James) porte le film à coups de répliques qui font mouche. Malmené par des paroissiens peu reconnaissants, il reste (presque toujours) stoïque, même lorsqu'autour de lui whiskey et pintes coulent à flot et que la bienveillance s'éloigne. Sans être véritablement un thriller, "Calvary" tient son suspense jusqu'au bout. John Michael McDonagh n'a pas véritablement choisi son camp entre le drame, le polar et la comédie, picorant dans tous ces genres. Une position qui se défend, car ce film protéiforme déploie un charme incontestable.
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