Cet article date de plus de huit ans.

Cannes 2016. "Le Client" d’Asghar Farhadi : dérives et pressions sociales iraniennes

Pour sa deuxième venue à Cannes, Asghar Farhadi nous livre à travers le portrait d’un couple de comédiens, une radiographie saisissante de l’état moral et politique de son pays, l’Iran. Un film coup de poing desservi par une intrigue trop sibylline.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  ( Habib Majidi)

Et si, cette année, celui qui nous a été présenté comme un "complément de sélection" mettait tout le monde d’accord ? C’est en tout cas ce qu’on pourrait croire à l’issue d’une projection applaudie comme rarement depuis le début de cette 69e édition du festival.
 
Il faut dire que le nouveau film d’Asghar Farhadi rajouté au dernier moment en compétition officielle, a été présenté à la presse quelques heures seulement après le très moyen "The Last Face" de Sean Penn, qui a fait et c’est le moins qu’on puisse dire, l’unanimité contre lui.
 

Saisissant

Pour sa deuxième participation à la compétition après "Le Passé" en 2013 avec Ali Moissafa, Tahar Rahim et  Bérénice Bejo où Asghar Farhadi filmait les retrouvailles pour le moins conflictuelles d’un homme et d’une femme après quatre années de séparation, le cinéaste iranien nous propose avec "Le Client", une radiographie saisissante de son pays, de ses interdits, à travers le regard d’un couple de comédiens de théâtre.
 
Et si cette dernière réalisation n’a pas la puissance d’ "Une séparation", Ours d’or, César et Oscar du meilleur film étranger en 2011, où il auscultait les métamorphoses lentes de son pays, elle n’en reste pas moins saisissante.
Shahab Hosseini et Taraneh Alidoosti dans "Le Client"
 (Habib Majidi)

Nous suivons Emad et Rana ( Shahab Hosseini et Taraneh Alidoosti), un jeune couple contraint de quitter leur appartement du centre de Téhéran à cause d’importants travaux. Un ami, comédien lui aussi ne tardera pas à leur trouver un nouveau logement.
 

Liberté

Tout se passe bien, au départ, avant que les choses ne se gâtent. En cause, l’appartement dans lequel ils viennent d’emménager. Avant eux, une femme à la vie pour le moins dissolue y habitait. Son passé va ressurgir. Et Emad, comédien et enseignant moderne de verser vers de soudaines préoccupations conservatrices, que filme, sans fard, sans la moindre prétention esthétique, Asghar Farhadi.

Le problème, c’est que l’intrigue qui nous est présentée est bien trop sibylline pour nous emporter totalement. Il n’empêche, subsiste malgré tout la prestation intense et enlevée de deux acteurs habités par un désir de liberté. Un désir contrarié quand il vient entraver la vie qu’on s’était imaginée. 


LA FICHE

Drame de Asghar Farhadi - Avec Shahab Hosseini et Taraneh Alidoosti - Durée : 2h05. Sortie le 2 novembre 2016.

Synopsis : Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant l'immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

Découvrez nos grilles de mots fléchés exclusives sur le thème du Festival de Cannes

jouer maintenant

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.