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"Coldwater" : humiliation et torture pour les adolescents rebelles
Aux Etats-Unis, des sociétés privées gèrent des camps de redressement pour adolescents, parfois placés à la demande leur parents. "Coldwater" décrit cet univers inquiétant, peu et mal contrôlé.
Publié
Temps de lecture : 2min
La note Culturebox
4 / 5 ★★★★☆
4 / 5 ★★★★☆
Film américain de Vincent Grashaw – avec P.J. Boudousqué, Chris Petrovski et James C. Burn. – Durée : 1h40 – Sortie : 9 Juillet 2014
Synopsis : Brad est un adolescent impliqué dans plusieurs petits délits. Ses parents décident de le faire emmener de force dans le camp de redressement pour mineurs très isolé de Coldwater. Les jeunes détenus sont coupés du monde extérieur, subissent des violences tant physiques que psychologiques et n’ont d’autre choix que de survivre ou de s’échapper. Son premier long-métrage, Vincent Grashaw le prépare depuis 13 ans, s'accrochant malgré les difficultés ! Son sujet, il y tient et on le comprend, il est explosif. Ces camps de redressements privés aux USA sont souvent dirigés par des vétérans de l'armée. Selon le réalisateur, des dizaines d'adolescents y ont trouvé la mort depuis les années 80. Aucune loi ne les régule vraiment. Personne ou presque ne les contrôle. Une véritable zone de non-droit.
Dans le camp de Colwater, on redresse. A tout prix. Y compris, par la torture, les humiliations. On mate, on écrase, on éteint. Mais c'est pour la "bonne cause" : il faut remettre ces jeunes dans le droit chemin. Un dressage épouvantable, pratiqué avec gourmandise par des gardiens sadiques.
Et comme souvent, des victimes se font bourreaux. En devenant "éclaireurs", les collabos des dortoirs. Ou, tout au contraire, lors d'explosion de violence contre leurs tortionnaires. Sec et efficace, le film est violent, bien interprété par de jeunes comédiens, pour la plupart inconnus. Avec sa gueule d'ange, P.J. Boudousqué, l'acteur principal, est très juste, sobre. Il n'en rajoute jamais, gardant toujours une part de mystère. Membre de la scène punk alternative de la Nouvelle Orléans, il n'avait encore jamais joué au cinéma. C'est une révélation. James C. Burn, lui, a la vraie gueule du méchant. Dans la peau d'un ancien Marine alcoolo, patron du camp, il est, lui aussi, tout à fait crédible. Derrière une image magnifique, des paysages gorgés de soleil, c'est une face sombre et méconnue de l'Amérique qui se révèle ici.
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