Cet article date de plus de neuf ans.
"Dear White People", un campus en noirs et blancs
"Etre noir dans un monde de blancs"… Sur un prestigieux campus américain, les communautés se regardent en chiens de faïence, et la "coolitude" étudiante dissimule racisme et préjugés. Justin Simien signe une comédie plus profonde qu'elle n'en a l'air…
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La note Culturebox
4 / 5 ★★★★☆
4 / 5 ★★★★☆
Comédie américaine de Justin Simien – avec Tyler James Williams, Tessa Thompson, Kyle Gallner , Teyonah Parris, Brandon P. Bell et Dennis Haysbert. – Durée : 1h48 – Sortie : 25 mars 2015
Synopsis : La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur comment être noir dans un monde de blancs. Voici un film très américain. Par son traitement et par le regard qu'il porte sur la problématique du racisme. Très inspiré par les séries TV dont il adopte les codes (des personnages speedés et bavards, parfois proches de la caricature, des répliques qui fusent, on en guette presque les rires de plateau…), ce film est bien plus subversif qu'il peut le laisser paraître au premier abord.
Reportage : Nathalie Ether-JeanJacques Buty Entre les noirs, les blancs et les métis, le campus de Winchester est le théâtre de joutes intercommunautaires qui relèvent davantage de la Battle oratoire que de véritables affrontements. Mais derrière les vannes et les chahuts, ce sont des aspects assez inquiétants de l'Amérique qui se profilent.
Présidé par un afro-américain, le pays n'a pas pour autant tiré un trait sur la question du racisme. La communauté blanche va se précipiter à la soirée "libérez le négro qui est en vous", laissant ses plus bas instincts émerger, comme si elle n'attendait que cette occasion. Face à elle, une communauté black qui se cherche, hésitant entre radicalité et cynisme, et qui se réfère à Malcolm X pour tenter de régler ses problèmes très contemporains. Et à l'étage du dessus, la direction du campus joue sa partition politique, oreilles bouchées, entre carriérisme et mauvaise foi. Bonne conscience, préjugés, racisme… Ce film met le doigt là où ça fait mal et écorne l'image d'un écosystème étudiant, où le dogme de la réussite à l'américaine cache des restes idéologiques peu ragoutants. Et, blancs comme noirs, tout le monde en prend pour son grade,.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.