[DEAUVILLE] "Electrick Children" : panne de courant
Synopsis : Rachel est une adolescente issue d’une famille fondamentaliste mormone de l’Utah. A ses 15 ans, elle découvre le rock n’roll sur une cassette audio. N’ayant jamais entendu une telle musique, Rachel vit ce moment comme une expérience exceptionnelle, mystique et sensuelle. Trois mois plus tard, elle tombe enceinte et affirme avoir subie une immaculée conception à l’écoute de la musique. Alors que ses parents tentent de la marier de force, Rachel s’enfuit à Las Vegas, à la recherche de l’homme chantant sur la cassette et dont elle est persuadée qu’il est lié à sa mystérieuse grossesse…
Narration mal assurée
On attendait beaucoup d’« Electrick Children », en compétition à Deauville. Premier film de Rebecca Thomas. Son script intriguant pointe du doigt l’Amérique puritaine, avec cette adolescente mormone persuadée d’immaculée conception, après avoir découvert le rock, avait de quoi faire saliver. Vu le contexte idéologique américain actuel, où les références déistes gagnent de plus en plus de terrain dans le discours politique.
Malheureusement, après une bonne installation du cadre de l’intrigue, l’on déchante rapidement, principalement en raison d’un manque de rythme évident de la narration filmique. Armée d’une bonne histoire, Rebecca Thomas ne sait visiblement pas la raconter, ne sait pas quoi en faire. Tout converge pourtant pour aboutir : le filmage, les comédiens, l’intrigue, mais rien ne prend et l’ennui s’installe bien vite.
Linéarité soporiphique
Peut-être l’échec du film émane-t-il d’un problème de montage. Trop linéaire et chronologique, cette histoire folle aurait sans doute gagnée à être exposée dans un ordre plus syncopé. L’aboutissement de la quête de Rachel (diaphane Julia Garner) - rencontrer le chanteur inconnu qu’elle a découvert sur une cassette - est peu crédible, et son histoire d’amour avec un jeune marginal mal articulée. Tout comme le personnage de Mr. Will, son frère, qui n’apporte pas grand-chose au récit.
Beaucoup de scories ternissent ce film, pourtant au fort potentiel, aux qualités techniques indéniables, mais au manque de maîtrise narrative probant. Dommage.
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