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[DEAUVILLE] : "Robot & Frank" ouvre le Festival

De Jake Schreier (Etats-Unis), avec : Frank Langella, Susan Sarandon, James Marsden - 1H25 - Sortie : 19 septembre
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Frank Langella dans "Robot & Frank" de Jake Schreier
 (EuropaCorp Distribution)

Synopsis :  Frank est un ancien cambrioleur, retraité atrabilaire et kleptomane, qui s’ennuie ferme et passe le plus clair de son temps à dévaliser les boutiques de souvenirs. Ses enfants, inquiets de ses pertes de mémoire, lui achètent un robot humanoïde supérieurement intelligent, programmé pour veiller sur lui et améliorer sa santé mentale.
Ce n’est pas du goût de Frank de se faire materner par un tas de ferraille… Mais lorsque la librairie du coin est menacée de disparaître, il entrevoit l’occasion de la sauver en complotant, avec l’aide du Robot, ce qui pourrait bien être son tout dernier casse…
 

 

Dans l’ombre d’Asimov
Premier film de Jake Shreier, c’est aussi la première fois que le Festival du cinéma américain de Deauville ouvre ses festivités avec un film en compétition. Belles premières, puisque ce cinéaste débutant de 29 ans s’offre, ainsi qu’aux festivaliers, un beau plateau : Frank Langella et Susan Sarandon dans les deux rôles principaux.

C’est toutefois l’anonyme « Robot » qui tient le second rôle dans cette comédie de science-fiction soft, située dans un proche avenir, dans la lignée des classiques d’Isaac Asimov consacrés à la robotique. S’y retrouve cette même empathie à l’égard des créatures cybernétiques. Les rapports entre Frank et Robots sont un rien houleux au premier contact. Les choses vont rapidement changer.

La bonne idée du scénario original de Christopher D. Ford est de rapprocher ces deux là par l’initiation que va donner Frank, un rien bougon, à l’assistant que lui a imposé son fils. Roi de la cambriole à la retraite, il va s’offrir un baroude d’honneur en apprenant à « Robot » l'art et la manière de réaliser un casse dans les règles. Et il s’y connaît !

Frank Langella et Susan Sarandon dans "Robot & Frank" de Jake Schreier
 (EuropaCorp Distribution)
 

Positivisme
Frank Langella, vieillissant, dégage toujours autant de charisme et créé une prestation remarquable. Quant à Susan Sarandon, pas assez présente à notre goût, c’est le charme incarné. Si le sujet questionne en filigrane les aléas de la vieillesse, notamment les pertes de mémoire et une tendance à la misanthropie, « Robot & Frank » distille un indéniable message d’ouverture et de confiance en la science.

Récit positiviste ? Certainement. Aucun « côté sombre de la force » là-dedans. Les Cassandres y verront la faiblesse du film. Ce penchant est toutefois bémolisé par les objectifs de Frank, qui apprend à son protégé - dont la tâche est justement de le protéger - à enfreindre la loi. Il contre ainsi sa frustration de ne pas avoir pu transmettre ses dons à son fils, éternel premier de la classe.

Frank fomente ainsi une petite vengeance personnelle envers celui-là même qui lui à imposé « Robot ». Il y a plus de malice dans ce geste qu’une volonté à faire le mal. Comme une réponse du berger à la bergère, savoureuse, drôle et un rien poétique.

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