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"Désobéissance", mélodrame intense sur un amour interdit

Oscar du meilleur film étranger en 2018 avec "Une femme fantastique" transgenre, Sebastián Lelio revient avec "Désobéissance". Une nouvelle histoire au féminin, sur un amour lesbien mal accepté dans un milieu juif orthodoxe. Dans les deux cas, une histoire de femme confrontée à la famille et la religion, en quête d'indépendance pour vivre avec l’être aimé. Un mélodrame contemporain.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Rachel Weisz, Rachel McAdams et Alessandro Nivola dans "Désobeissance de Sebastián Lelio
 (Sony Picture Releasing España)

Libre arbitre

Devenue new-yorkaise, Ronit (Rachel Weisz) retourne à Londres pour les funérailles de son père, rabbin charismatique de la communauté. Elle y retrouve, après 20 ans d’absence, ses deux meilleurs amis mariés. L’"Américaine" renoue avec Rachel (Rachel McAdams), une vieille histoire d’amour laissée en suspens. Leur liaison met en péril un mariage déterminant pour l’avenir de tous.
Une semaine après "The Cakemaker", sur l’intégration d’un homosexuel allemand à Jérusalem, "Désobéissance" aborde un sujet proche, avec une jeune femme émancipée confrontée à ses origines juives. Les deux films interrogent l’acceptation de la différence. La première scène montre le dernier prêche du père adoptif de Ronit, sur le libre arbitre. Le choix de Ronit est contraire à ses racines tout en y étant fidèle, par la notion de tolérance. Le film se conclut sur la reconnaissance, l'acceptation de la part de David (Alessandro Nivola) du choix de sa femme. C’est la morale interprétée par la religion, que dénonce Sebastián Lelio. Un message essentiel par les temps qui courent…

Mise en scène pointilliste

S’ouvrant sous des auspices religieux pour dévier vers un sujet sociétal, "Désobéissance" choisit le mélodrame pour poser les bonnes questions. Le deuil, les retrouvailles familiales, l’amour impossible… sont autant de thèmes qui le nourrissent. Sebastián Lelio, qui adapte le roman éponyme de Naomi Alderman, prend son temps pour révéler l’amour entre Ronit et Rachel. C’est pour mieux installer cette revenante dans un environnement complexe. Le deuil d’un père mentor, le retour à des racines délaisées, la confrontation à des mœurs honnies, des retrouvailles amoureuses contraires à la morale… Cela fait beaucoup. Mais l’écriture et une mise en scène discrète, observatrice des enjeux, lie le tout sans peser, et assurent relance et intérêt constant.
Rachel McAdams et Rachel Weisz dans "Désobéissance" de Sebastián Lelio
 (Mars Films)
Rachel Weisz, Rachel McAdams et Alessandro Nivola dans les rôles principaux, sont chez eux. Les deux actrices dans la révélation progressive de leurs sentiments, et lui dans ses convictions bouleversées. La mise en scène se concentre sur le comédiens, valorise leurs personnages au détriment de l’action. Car ce sont eux qui la déterminent. Une action en pointillés, composée par petites touches, au service d’un propos humaniste qui atteint l’universel.
"Déobéissance" : l'affiche
 (Mars Distribution)

LA FICHE

Genre : Drame
Réalisateur : Sebastián Lelio 
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Rachel Weisz, Rachel McAdams, Alessandro Nivola, Anton Lesser, Nicolas Woodson
Durée : 1h54
Sortie : 13 juin 2018

Synopsis : Une jeune femme d'origine juive-orthodoxe devenu non prtatiquante, retourne chez elle après la mort de son père, rabbin charismatique de sa communauté. Mais sa réapparition provoque quelques tensions au sein de la communauté lorsqu'elle avoue à sa meilleure amie les sentiments qu'elle éprouve à son égard... 

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