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"Dogman" : Luc Besson signe son retour à la réalisation avec un film humaniste et canin

Absent des radars depuis quatre ans, Luc Besson signe ses retrouvailles avec les salles de cinéma par une histoire animale et fantastique.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le comédien Caleb Landry Jones dans "Dogman", de Luc Besson, en salle mercredi 27 septembre 2023. ((LBP / EUROPACORP / TF1 FILMS PRODUCTION))

Les animaux sont récurrents dans la filmographie de Luc Besson. Dans Dogman, son personnage principal s'identifie aux chiens qu'il élève par dizaines. Le film, qui sort mercredi 27 septembre, repose sur les épaules de Caleb Landry Jones (déjà aperçu dans Nitram), interprète de Douglas, remarquable dans un rôle risqué.

Une curiosité façon "Freaks"

Douglas, enfant maltraité par son père, se réfugie dans l'amour des chiens, jusqu'à adopter leur mode de vie.

On ne peut dénier l'originalité du sujet et du scénario concocté comme d'habitude par Luc Besson. Il filme avec élégance et sobrement une Amérique anonyme, cadre de l'action, habitée de personnages bigarrés ou médiocres. De cette grisaille traversée de néons surgit la lumière d'un de ses laissés-pour-compte, battu toute son enfance, enquillant échec sur échec, dont le seul retour affectif émane des chiens. La communication qu'il établit avec eux de façon extraordinaire frôle le fantastique, et fait de Dogman une curiosité dont Tod Browning (le réalisateur du mythique Freaks) ne dénierait pas le sujet.

La large palette d'interprétation de Caleb Landry Jones


Le personnage de Douglas est porté par l'interprétation admirable de Caleb Landry Jones, qui joue une palette allant de la naïveté à son identification animale, en passant par son travestisme. Avec comme fil rouge, une juvénilité constante. Les thèmes contemporains de la cause animale et de l'identité sur fond de thriller collent à Luc Besson. Il s'émancipe par ailleurs d'une mise en scène clinquante en jouant de sobriété, même si son gang mafieux est très folklorique et que des excès surnagent.

Douglas est un personnage des plus chargés et ses tenants et aboutissants ne font pas dans la nuance. Mais Luc Besson a trouvé un vrai sujet, et le développe avec dramaturgie, jusqu'au bout, ce qui n'est pas si courant. Faisant fi de tout réalisme, le réalisateur filme un conte. Sa mise en scène dynamique mais plus discrète que de coutume colle à un effort d'écriture, sauf à la fin, dommageable et par trop prosélyte, seule fausse note d'un bon film.

L'affiche de "Dogman" de Luc Besson (2023). (EUROPACORP DISTRIBUTION / APPOLO fILMS)

La fiche

Genre : Drame
Réalisateur :  Luc Besson 
Acteurs : Caleb Landry Jones, Jojo T. Gibbs, Marisa Berenson, Lincoln Powell, Christopher Denham, Iris Bry
Pays : France / Etats-Unis
Durée : 1h54
Sortie : 27 septembre 2023
Distributeur : EuropaCorp Distribution / Appolo Films

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Synopsis : L'incroyable histoire d'un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l'amour que lui portent ses chiens.

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